Plus de cinq ans après l’assassinat du professeur Samuel Paty, un nouveau chapitre judiciaire s’ouvrira en 2026. Quatre des huit personnes condamnées en première instance seront rejugées par la cour d’assises d’appel spéciale de Paris, du 26 janvier au 27 février. Un procès très attendu, à la hauteur de l’émotion toujours vive autour de ce drame national.
Deux complices présumés de l’assassin, deux figures de la « campagne de haine »
Parmi les appelants figurent les deux amis de l’assassin, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, reconnus coupables de complicité d’assassinat et condamnés à seize ans de réclusion criminelle. Leurs allées et venues avec l’auteur de l’attaque, un islamiste tchétchène radicalisé, avaient été au cœur des débats en première instance. Les deux autres prévenus à avoir fait appel sont Brahim Chnina, père de l’une des élèves du collège de Conflans-Sainte-Honorine, et le prédicateur Abdelhakim Sefrioui. Condamnés respectivement à treize et quinze ans de réclusion pour association de malfaiteurs terroriste, ils sont accusés d’avoir orchestré une violente campagne d’incitation à la haine contre Samuel Paty, l’ayant désigné comme une cible à abattre.
Un procès symbolique, une mémoire encore vive
Le premier procès, qui s’est tenu fin 2024, avait abouti à la condamnation des huit accusés. Tous avaient été reconnus coupables, avec des peines allant d’un an de prison à seize ans. La cour avait rappelé avec force que, bien que non présents le jour de l’assassinat, leurs actes avaient contribué à l’engrenage fatal. L’appel annoncé pour 2026 replongera la justice, les proches de la victime et l’opinion publique dans l’une des affaires les plus marquantes de ces dernières années. L’assassinat de Samuel Paty, enseignant décapité pour avoir montré des caricatures de Mahomet dans un cours sur la liberté d’expression, continue de hanter la République. Ce nouveau procès sera l’occasion de rouvrir le dossier, mais aussi de rappeler que la justice, elle, ne baisse jamais les bras.