Le procès des assistants parlementaires du Rassemblement national (RN) a pris une nouvelle tournure, avec Marine Le Pen exprimant publiquement ses inquiétudes quant à l’impartialité de la juge présidant les audiences. Dans un entretien accordé au Point, la cheffe de file du RN a évoqué « une tonalité de partialité » qu’elle dit avoir perçue lors de cette première semaine de procès. Le 10 octobre 2024, la députée a affirmé que cette attitude l’avait « refroidie », mettant en lumière une certaine tension entre le monde politique et le monde judiciaire.
Accusée, avec 24 autres personnes, de détournement de fonds européens dans le cadre de la gestion des assistants parlementaires, Marine Le Pen risque une peine de 10 ans de prison, une amende d’un million d’euros, et dix ans d’inéligibilité. L’accusation reproche au parti d’avoir mis en place un système dans lequel ces assistants n’auraient servi qu’aux intérêts politiques du RN, sans effectuer de réelles missions pour le Parlement européen.
Dans sa défense, Marine Le Pen insiste sur la « liberté parlementaire » et la nécessité de comprendre le fonctionnement d’un parti politique. Elle souligne qu’à aucun moment il n’a été question d’enrichissement personnel ou d’emplois fictifs. Pour elle, cette affaire est avant tout une « incompréhension entre le monde politique et judiciaire ». Elle suggère même que « tous les magistrats devraient passer six mois dans un parti » pour mieux comprendre ces rouages.
Sur le plan politique, la leader du RN a aussi exprimé son appréciation mesurée du Premier ministre Michel Barnier. Bien qu’elle le trouve « courtois » et « respectueux », elle souligne que son parti reste une force d’opposition déterminée à proposer une alternative politique au gouvernement. Malgré cela, le RN n’a pas voté la récente motion de censure déposée par la gauche, ce qui a contribué à maintenir Barnier au pouvoir. Marine Le Pen n’exclut cependant pas une censure à l’avenir, faisant du vote sur le budget un « moment de vérité » pour juger des orientations politiques du gouvernement.
Enfin, l’ancienne triple candidate à l’élection présidentielle se projette vers l’avenir, appelant à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale. Selon elle, une cohabitation serait préférable à un « gouvernement ultraminoritaire », bien qu’une telle dissolution ne puisse avoir lieu avant juillet prochain.
Marine Le Pen semble ainsi déterminée à utiliser toutes les armes de son arsenal politique et judiciaire pour défendre son parti et ses ambitions pour la France.