Procès des assistants d’eurodéputés : Marine Le Pen fustige une juge « partial »

Entrevue 1

Marine Le Pen, leader du Rassemblement National, déplore la « tonalité de partialité » qu’elle perçoit de la part de la présidente du tribunal correctionnel de Paris où elle comparaît dans l’affaire des assistants d’eurodéputés. Dans un entretien accordé au Point, elle confie avoir été « refroidie » par cette première semaine d’audience. Le procès, qui concerne également 24 autres personnes, porte sur des soupçons de détournement de fonds européens par le biais de collaborateurs parlementaires travaillant exclusivement pour le parti.

Le Pen risque non seulement une peine de prison et une amende, mais surtout une inéligibilité, ce qui pourrait affecter ses ambitions politiques. Malgré cette situation, elle reste prudente sur la possibilité d’un changement de cap politique sous le gouvernement de Michel Barnier, qu’elle qualifie de « courtois et respectueux », tout en précisant que le RN n’a « aucune vocation à être allié, mais à être l’alternance. »

Quant à une future motion de censure, elle se montre confiante sur la capacité du RN à peser, mais juge que le « moment de vérité » viendra avec le budget. En évoquant la possibilité d’une cohabitation, elle ne cache pas son scepticisme envers un éventuel Premier ministre d’extrême gauche. « Il faut de nouvelles élections », affirme-t-elle, même si une dissolution de l’Assemblée ne pourra intervenir avant juillet.

Marine Le Pen salue également Jordan Bardella pour avoir endossé la responsabilité de la défaite du RN aux dernières législatives, qu’elle considère néanmoins comme un « formidable succès ». Pour elle, cette épreuve fait partie du parcours politique : « On ne devient véritablement un homme politique qu’après avoir chuté. »

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