Le prestigieux prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été attribué ce mercredi au projet « Lost in Europe », un collectif de journalistes d’investigation provenant de plusieurs pays européens, dont les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie et le Royaume-Uni. Ce projet a mis en lumière la disparition inquiétante de milliers d’enfants migrants non accompagnés à travers l’Europe.
La dernière enquête du groupe, publiée le 30 avril 2024, révèle qu’entre 2021 et 2023, plus de 50.000 enfants migrants non accompagnés ont disparu sur le continent. Ce chiffre, déjà alarmant, pourrait en réalité être encore plus élevé. Selon les journalistes, les réponses des gouvernements européens à leurs demandes de données ont été insuffisantes. Sur les 27 pays de l’Union européenne, seuls 20 ont fourni des réponses, dont seulement 13 avec des données exploitables. Parmi les pays manquant à l’appel figurent des États importants comme la France et l’Espagne.
Geesje van Haren, qui a accepté le prix au nom de l’équipe de journalistes, a souligné que les États membres de l’Union européenne ont la responsabilité de protéger ces enfants. Elle a également mis en garde contre les dangers auxquels ces jeunes migrants sont exposés, notamment la traite humaine, la mendicité forcée ou la prostitution.
Créé en hommage à la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia, assassinée en 2017 pour son engagement contre la corruption, ce prix de 20.000 euros récompense chaque année un journalisme d’excellence défendant les valeurs fondamentales de l’Union européenne, telles que la dignité humaine, la liberté et l’État de droit. La remise du prix a eu lieu au Parlement européen, marquant une nouvelle étape dans la reconnaissance de l’importance du journalisme d’investigation au service des droits de l’homme.
L’année précédente, l’enquête sur un naufrage meurtrier de migrants en Méditerranée avait été distinguée. Ce prix, soutenu par le Parlement européen et décerné autour de l’anniversaire de l’assassinat de Daphne Caruana Galizia, rappelle la nécessité continue de mettre en lumière les zones d’ombre, en particulier celles touchant les populations les plus vulnérables.