Au 1er avril, le nombre de détenus en France a atteint un sommet alarmant, avec 77 450 personnes incarcérées, soit une augmentation de 4 370 par rapport à l’année précédente, selon les données récemment publiées par le ministère de la Justice. Cette augmentation marque un nouveau record dans les annales pénitentiaires du pays, soulignant une crise de surpopulation carcérale qui ne cesse de s’aggraver.
Parmi les détenus, un nombre croissant se trouve dans des conditions précaires, contraints de dormir sur des matelas posés à même le sol faute de place disponible. Au 1er avril, 3 307 détenus étaient dans cette situation, comparativement à 2 151 il y a un an. Cette surpopulation est d’autant plus préoccupante que la capacité opérationnelle des prisons françaises ne compte que 61 570 places, créant une densité carcérale globale atteignant 125,8 %. Dans les maisons d’arrêt, où sont détenus ceux en attente de jugement et ceux condamnés à de courtes peines, cette densité atteint un niveau alarmant de 150,4 %, dépassant même les 200 % dans 17 établissements ou quartiers.
Parmi les détenus, 20 438 sont des prévenus en attente de jugement, soulignant la pression croissante sur le système judiciaire français. Au total, 94 643 personnes étaient sous écrou au 1er avril, parmi lesquelles 17 193 étaient placées sous surveillance électronique ou en placement à l’extérieur.
Face à cette crise de surpopulation carcérale, le Conseil de l’Europe a exprimé sa « profonde préoccupation » en mars dernier. Malgré les mesures prises par les autorités françaises, telles que l’interdiction des peines de prison de moins d’un mois, l’aménagement des peines et le développement du travail d’intérêt général, ces actions se révèlent insuffisantes pour endiguer le problème.
Le Conseil de l’Europe a ainsi exhorté les autorités françaises à examiner sérieusement et rapidement l’idée d’introduire un mécanisme national contraignant de régulation carcérale pour faire face à cette crise. En parallèle, le gouvernement maintient son engagement envers la construction de 15 000 nouvelles places de prison d’ici à 2027, dans l’espoir de soulager la pression sur un système carcéral en détresse.