Prison ferme requise contre Magali Berdah pour banqueroute

01 octobre, 2024 / Entrevue

Ce lundi 30 septembre, Magali Berdah, figure emblématique du monde des influenceurs, a comparu devant le tribunal de Nice pour “banqueroute”. Le parquet a requis une peine de dix-huit mois de prison, dont six mois ferme sous bracelet électronique, contre l’ancienne courtière en assurances. Le délibéré est attendu pour le 25 novembre.

Magali Berdah est accusée d’avoir délibérément provoqué la faillite d’une entreprise de courtage, BA&CO, fondée par une amie proche et reprise ensuite par sa mère. Placée en liquidation judiciaire en juillet 2015, l’entreprise avait accumulé un passif estimé à 2,5 millions d’euros. Les autorités la soupçonnent d’avoir été la gérante de fait de cette société, malgré ses affirmations de n’avoir été qu’une simple salariée responsable de la partie commerciale.

La comptabilité de BA&CO, entre 2014 et 2015, a révélé des anomalies flagrantes, dont 80 000 euros retirés en liquide sans justification. En outre, une somme de 600 000 euros aurait été transférée sur un compte au nom d’une secrétaire, qui comportait également des dépenses de luxe telles que des hôtels à Monaco et des vêtements coûteux. Ces dépenses n’ont pu être justifiées par aucune des trois accusées. Le parquet a requis de la prison avec sursis contre son amie et sa mère, également impliquées dans l’affaire.

Magali Berdah, qui a déjà été condamnée en 2019 pour abus de faiblesse après avoir emprunté de l’argent à un homme atteint de la maladie d’Alzheimer, a reconnu une certaine “perméabilité” entre ses finances personnelles et celles de la société. Elle a admis avoir perçu des fonds en lien avec son travail, tout en affirmant avoir remboursé intégralement les sommes empruntées.

En 2017, après cette première affaire, Magali Berdah a fondé l’agence Shauna Events, spécialisée dans la mise en relation entre les marques et les influenceurs, contribuant à son succès médiatique. Toutefois, son ascension a été suivie d’une “descente aux enfers” en 2022, notamment en raison des accusations du rappeur Booba qui l’a ciblée pour des “pratiques commerciales trompeuses”. Bien que l’enquête ait été classée sans suite, Booba a été mis en examen pour harcèlement en ligne aggravé.

En attendant le verdict, Magali Berdah se dit sereine quant à l’issue judiciaire, bien qu’inquiète pour sa sécurité. Elle a rapporté des menaces reçues sur les réseaux sociaux, des internautes annonçant vouloir l’attendre au tribunal de Nice.