Dans la course à la présidentielle américaine de 2024, deux stratégies opposées se dessinent. D’un côté, Donald Trump, candidat républicain, s’appuie sur une rhétorique musclée anti-migrants pour galvaniser sa base, tandis que Kamala Harris, actuelle vice-présidente démocrate, cherche à séduire les modérés, y compris certains républicains.
Lors de son déplacement à Aurora, dans le Colorado, Trump a de nouveau dénoncé une prétendue « zone de guerre » due, selon lui, à un afflux incontrôlé de migrants latino-américains. Cette ville avait été le centre d’une controverse cet été, lorsqu’une vidéo montrant des latino-américains armés forçant des appartements avait circulé en boucle dans les réseaux trumpistes. Trump a utilisé cette image pour alimenter ses discours sur l’insécurité, même si le maire républicain de la ville, Mike Coffman, a qualifié ces propos d’exagérés et a démenti les rumeurs de gangs migrants contrôlant la ville.
Trump, dont la campagne est marquée par des affirmations controversées et parfois fausses, continue de marteler un message violent, visant à mobiliser l’électorat conservateur dans des États-clés comme l’Arizona et le Nevada, des territoires où son message anti-migrants pourrait séduire.
De son côté, Kamala Harris s’est concentrée sur une campagne plus centriste, cherchant à rallier les modérés, y compris ceux du parti républicain. Lors d’une récente visite en Arizona, Harris a promis d’inclure des républicains dans son futur gouvernement et de créer un conseil mixte à la Maison-Blanche, symbolisant son ouverture aux idées d’autres bords politiques. « J’aime les bonnes idées d’où qu’elles viennent ! » a-t-elle déclaré, applaudie par ses partisans.
Bien que Harris et Trump soient au coude-à-coude dans les sondages, la vice-présidente mise sur un soutien accru dans les « swing states » pour faire pencher la balance. Elle a mobilisé des figures influentes du Parti démocrate, comme Barack Obama, qui se rendra prochainement en Arizona et dans le Nevada, tandis que Bill Clinton fera campagne en Géorgie.
Harris, qui fait également la Une du prestigieux magazine Vogue, compte sur son image de rassembleuse, tout en adressant un message clair aux électeurs masculins : « Cela me fait penser que vous n’aimez pas l’idée d’avoir une femme à la présidence », a souligné Barack Obama lors d’un discours en Pennsylvanie, appelant à ne pas confondre force et intimidation.
La bataille entre Trump et Harris s’intensifie, et les deux candidats ciblent désormais les États décisifs. Trump prévoit des meetings à Coachella en Californie et au Madison Square Garden à New York, des bastions démocrates où il espère marquer des points médiatiques.