À la veille du jugement dans l’affaire des assistants parlementaires européens du RN, Thierry Breton s’est dit « très ennuyé » à l’idée que Marine Le Pen puisse être déclarée inéligible, et donc empêchée de se présenter à la présidentielle de 2027. L’ancien commissaire européen estime qu’« un nombre très important » de Français se reconnaissent dans le combat de la cheffe du RN et qu’il serait regrettable qu’ils soient privés de leur candidate.
Marine Le Pen sera fixée ce lundi 31 mars sur son sort judiciaire. En novembre dernier, le parquet a requis contre elle une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, cinq ans de prison dont deux ferme, ainsi qu’une amende de 300 000 euros. Si cette sentence est prononcée, elle s’appliquera immédiatement, même en cas d’appel, compromettant ainsi toute candidature en 2027.
Une décision judiciaire à portée politique
Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-Public Sénat, Thierry Breton a rappelé que cette éventualité repose sur la loi Sapin 2, votée en 2016, que Marine Le Pen n’avait pas contestée à l’époque. « Ce ne sont pas les juges qui l’inventent, ce sont les parlementaires qui l’ont votée », a souligné l’ancien ministre.
De son côté, Gabriel Attal a défendu la légitimité de la justice à prononcer une telle peine. « Si l’inéligibilité provisoire est décidée, c’est que la justice a considéré que c’était la juste sanction face à des faits qu’elle a qualifiés », a affirmé l’ancien Premier ministre sur Radio J, appelant à ne pas remettre en cause les institutions.
Malgré la pression politique et médiatique, Marine Le Pen affiche sa confiance. Elle affirme ne pas croire à une décision aussi radicale et refuse de se montrer fébrile : « Je suis toujours sereine sur les choses sur lesquelles je n’ai pas de prise », a-t-elle déclaré dimanche soir sur TF1-LCI. Selon un sondage Ifop publié samedi, elle obtiendrait entre 34 % et 37 % des intentions de vote au premier tour si la présidentielle avait lieu aujourd’hui.
