Présidentielle 2027 : Olivier Faure prend ses distances avec Jean-Luc Mélenchon

29 septembre, 2024 / Entrevue

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a affirmé que Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise (LFI), « ne peut pas être le candidat de toute la gauche » pour la présidentielle de 2027. Cette déclaration survient alors qu’une frange du PS, réunie à Bram dans l’Aude, appelle à un congrès pour se distancier du leader insoumis.

Dans un entretien accordé à Ouest-France, Faure a souligné la nécessité de présenter une personnalité capable de rassembler toutes les sensibilités de la gauche écologique et sociale. Selon lui, Mélenchon a, par ses choix politiques, contribué à ne pas être ce candidat unificateur. « Pour être au deuxième tour en 2027, nous devrons éviter de partir avec plusieurs candidats de gauche au premier tour, car cela risque de nous conduire à une absence au second tour, ce qui serait fatal pour notre avenir », a-t-il averti.

La question de l’unité de la gauche se complexifie, d’autant que le PS, le Parti communiste français (PCF) et les écologistes avaient formé une alliance avec LFI pour les législatives, mais avaient opposé leur veto à la candidature de Mélenchon pour Matignon. Faure, confronté à des critiques internes concernant sa supposée « soumission » à Mélenchon, a fermement rejeté ces accusations, les qualifiant de « ridicules ». Il a rappelé que lors de la dernière campagne, Mélenchon avait clairement exprimé son souhait d’être Premier ministre, mais qu’au final, c’est Lucie Castets, issue des listes socialistes, qui a été désignée.

La pression monte au sein du PS pour organiser un congrès, comme le réclame notamment Carole Delga, ancienne présidente de la région Occitanie. Faure, cependant, reste ferme sur sa position, affirmant que le congrès prévu l’année prochaine respectera les statuts du parti. « Je ne crois pas que les Français soient dans l’attente d’un congrès du PS. Ils veulent voir ce que nous pouvons dire ensemble face à un gouvernement de droite », a-t-il déclaré.

Faure a également souligné que la dynamique actuelle, marquée par des rentes politiques séparées, ne fait qu’affaiblir le collectif socialiste. Alors que la gauche a été absente du second tour de la présidentielle pour la quatrième fois en 25 ans, il insiste sur l’urgence d’une candidature commune qui pourrait être déterminée par divers procédés, tels que des primaires ou des conventions citoyennes. Pour Faure, l’unité est essentielle pour éviter la marginalisation de la gauche sur la scène politique française.