Présidentielle 2022 : faut-il croire les sondages ? Retour sur leurs plus gros ratés…

Entrevue 1

Alors qu’Emmanuel Macron vient d’annoncer sa candidature pour la présidentielle 2022, un nouveau sondage BVA, pour RTL et Orange, place le président sortant largement en tête avec 29% d’intentions de vote, devant Marine Le Pen (16%), Eric Zemmour et Valérie Pécresse ( 13% chacun ). Le bond d’Emmanuel Macron, qui avoisine les 30%, en surprend certains. Et forcément, comme avant chaque élection, la fiabilité des instituts de sondages, qui peuvent avoir une réelle influence sur les votes, est remise en question. Il faut dire que par le passé, et pas seulement en France, les sondages se sont souvent plantés de façon spectaculaire. Retour sur les pires ratés des instituts de sondages…

+ Les élections européennes de 2019 en France :
Le 26 mai 2019, les élections européennes ont donné lieu à de grosses surprises. La première concerne la participation. Alors que les instituts de sondages prévoyaient une forte abstention ( 55% à 60% ), c’est la participation qui a été élevée : 50,12% des électeur se sont déplacés, contre 42,43% en 2014. C’était le taux le plus élevé depuis 1994… Autre camouflet pour les instituts de sondage : l’effondrement des Républicains et la montée des écologistes, qu’ils n’avaient pas du tout prévus. Les sondages donnaient en effet Les Républicains troisièmes avec 12% à 14% des voix, et ils ont fini quatrièmes à 8,48%. Quant à EELV, les sondages les voyaient cinquièmes avec 8% à 9% des voix, et ils ont terminés troisièmes avec 13,47%…

+ Le Brexit :
Le 23 juin 2016, les Britanniques votent à 52 % pour la sortie de l’Europe. Et pourtant ! La veille de l’élection, tous les sondages prédisaient une victoire du maintien dans l’Europe, avec un score de 52 %. C’est finalement exactement l’inverse qui s’est produit…

+ L’élection de Donald Trump :
Le 8 novembre 2016, les Américains choisissent Donald Trump comme président, à la surprise générale ! Durant des mois, les sondages ont annoncé la victoire de Hillary Clinton, prévoyant en moyenne un score compris entre 55 % et 60 % pour la candidate démocrate. Une vraie gifle pour les sondeurs !

+ Les primaires de la droite et du centre :
En novembre 2016, au premier tour de la primaire de la droite et du centre en vue de la présidentielle 2017, François Fillon écrase le scrutin avec plus de 44 % des voix, loin devant Alain Juppé (28,56 %). Depuis des mois, les sondages donnaient pourtant Juppé largement vainqueur. Fillon, crédité de 14 % pendant des semaines, n’était jamais monté à plus de 30 %. Un vrai couac !

+ Le référendum grec :
Le 5 juillet 2015, les Grecs doivent se prononcer pour ou contre un projet d’accord financier avec les pays de l’Union européenne et la Banque centrale, afin de résoudre le problème de la dette grecque. La veille du référendum, les sondages donnent le « oui » vainqueur. Résultat : 61,31 % pour le « non » ! 

+ Les législative turques :
Les législatives turques se déroulent le 1er novembre 2015. Tous les sondages prédisent un résultat terrible pour le parti du président Erdogan. Le sondeur turc Sonar lui promet un score de 40,5 %. Résultat : la formation d’Erdogan, l’AKP, remporte le scrutin avec quasiment la moitié des suffrages !

+ Les élections britanniques :
Le 7 mai 2015, ont lieu les élections générales britanniques. Alors que tous les sondages annoncent l’élection la plus serrée depuis 40 ans et une défaite du Parti conservateur de David Cameron, celui-ci obtient la majorité absolue du parlement avec 331 sièges contre 232 pour le Parti travailliste.

+ Les législatives israéliennes :
Le 17 mars 2015, se tiennent les élections législatives israéliennes. Les instituts de sondages prédisent une lourde défaite au parti du Premier ministre Benjamin Netanyahou, le Likoud. Alors qu’on annonce pour ce dernier 4 sièges de retard, il remporte l’élection avec… 6 sièges d’avance !

+ Les élections canadiennes :
Le 28 juin 2004, se tient l’élection fédérale canadienne. Le parti libéral du Premier ministre, Paul Martin, est donné à égalité avec le parti conservateur par la majorité des sondages. Au final, il l’emporte avec 7,1 points d’avance, déjouant sans appel toutes les prédictions…

+ Le Pen au second tour en 2002 :
En 2002, lors de l’élection présidentielle française, tous les sondages voient Jacques Chirac et Lionel Jospin s’affronter au second tour. Mais Jean-Marie Le Pen obtient 16,86 % des voix, devant Lionel Jospin (16,18 %). Un score que personne n’avait vu venir…

+ La « vague rose » :
Lors des municipales de 2001, les sondages prédisent une « vague rose », censée mettre Lionel Jospin sur les rails pour la présidentielle de 2002. La droite remporte finalement 318 villes de plus de 15 000 habitants, contre 259 pour la gauche…

+ Les législatives de 1997 :
En 1997, Jacques Chirac dissout l’Assemblée nationale. Des législatives anticipées sont organisées. Mais alors que les sondages donnent la droite gagnante, la gauche obtient une large majorité, avec 312 députés élus contre 251 pour la droite.

+ Chirac devance Balladur contre toute attente en 1995 :
En 1995, Jacques Chirac est élu président. Il déjoue alors les sondages, qui le créditaient de 17 % au premier tour, contre 29 % pour Édouard Balladur. Jérôme Jaffré, patron de la Sofres, avait même écrit dans Le Monde que l’élection était déjà jouée ! Un couac pour les instituts de sondages, qui en appellera bien d’autres…

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Entré à la rédaction d’Entrevue en 1999 en tant que stagiaire avant d'en devenir le rédacteur en chef en 2014, Jérôme Goulon a dirigé le service reportages et réalisé de grosses enquêtes en caméra cachée et d’infiltration. Passionné de médias, d’actualité et de sport, il a publié de nombreuses interviews exclusives. En parallèle, il apparaît régulièrement depuis 2007 à la télévision sur différentes chaînes ( TF1, France 3, M6, C8, NRJ 12, RMC Story ), notamment sur les plateaux de Jean-Marc Morandini et Cyril Hanouna. Il a également été chroniqueur pour Non Stop people (groupe Canal+) et sur Radio J. 

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