A moins de deux semaines du premier tour des élections législatives, les cabales judiciaires commencent contre le parti favori des Français.
Le procureur de la République requiert 6 mois d’emprisonnement avec sursis contre les cadres du Rassemblement national pour avoir prôné la priorité nationale dans un guide électoral vieux de 10 ans à l’époque du FN.
Plus exactement, trois responsables du parti ont été attendus devant la justice pour « complicité de provocation à la discrimination ». Il s’agit de deux cadres actuels, le maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois, et Marie-Thérèse Costa-Fesenbeck, adjointe au maire de Perpignan, ainsi que l’ex-secrétaire nationale du parti, Sophie Montel.
Cette comparution devant le tribunal de Nanterre survient 10 ans après la publication d’un « Guide de l’Élu FN » prônant la « priorité nationale », et en dépit du calendrier électoral alors que la campagne bat son plein. La demande des prévenus de renvoyer les débats après cette course politique a été rejetée par le tribunal : « un nouveau renvoi nuirait davantage à l’œuvre de justice ».
Dans ce document édité avant les municipales de mars 2014, le FN recommandait à ses candidats « l’application des nombreux points du programme Front National », dont « la priorité nationale dans l’accès aux logements sociaux ». Une mesure pourtant plébiscitée par 71 % des Français selon un sondage CSA réalisé pour CNews, Europe 1 et le JDD en décembre dernier.
« On a une incitation claire à commettre cette distinction (entre Français et étrangers), ce sont des instructions qui sont carrément données aux élus », a estimé le ministère public.
L’avocat de Marie-Thérèse Costa-Fesenbeck, Maître Rodolphe Bosselut, a pour sa part estimé qu’il n’y avait « aucune infraction de provocation à la haine » et déplore « une tentative de criminaliser une opinion ».
Outre la peine de prison, le procureur requiert 10.000 euros d’amende par tête.
Marie F.