Le président russe Vladimir Poutine a une nouvelle fois brandi la menace nucléaire en annonçant des « clarifications » à la doctrine militaire de la Russie. Lors d’une réunion télévisée avec le Conseil de sécurité russe le 25 septembre, Poutine a précisé que son pays pourrait envisager l’utilisation de l’arme nucléaire en cas d’attaque aérienne massive sur son territoire. Cette révision intervient dans un contexte où l’Ukraine cherche à obtenir l’autorisation d’utiliser des missiles de longue portée contre la Russie, une demande qui divise encore ses alliés occidentaux.
Bien que Poutine n’ait pas explicitement mentionné l’Ukraine, il a clairement fait allusion à une situation où une attaque soutenue par des puissances nucléaires, telles que les États-Unis, la France ou le Royaume-Uni, serait interprétée comme une agression « conjointe ». Selon le président russe, Moscou se réserve ainsi le droit de répondre à toute attaque « massive » par des avions, missiles ou drones sur son territoire avec des frappes nucléaires. Cette déclaration intervient alors que l’Ukraine espère obtenir de ses alliés le feu vert pour utiliser des armes plus avancées contre la Russie.
Une révision de la doctrine nucléaire russe
Depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, Poutine utilise régulièrement la menace nucléaire pour dissuader les Occidentaux de soutenir Kiev. La doctrine nucléaire russe, révisée en 2020, reste officiellement « strictement défensive », mais elle autorise l’utilisation préventive de l’arme atomique en cas d’attaque contre la Russie ou ses alliés avec des armes conventionnelles menaçant l’existence même de l’État. Toutefois, la nouvelle clarification introduit une possibilité élargie de recours à l’arme nucléaire en réponse à des attaques massives de type aérospatial, augmentant ainsi l’incertitude autour des actions potentielles de Moscou.
Certains experts estiment que la dissuasion russe perd de son efficacité, notamment face à l’augmentation du soutien militaire occidental à l’Ukraine. Sergueï Karaganov, politologue proche du Kremlin, a récemment déclaré que la Russie devait montrer qu’elle est prête à utiliser des armes nucléaires pour protéger son territoire. Cette déclaration a pris de l’ampleur après que des troupes ukrainiennes ont brièvement pénétré dans la région russe de Koursk en août dernier, une première depuis la Seconde Guerre mondiale.
Une escalade préoccupante selon l’ONU
Les propos de Poutine ont déclenché une vive réaction au niveau international. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a mis en garde contre une montée des tensions nucléaires, déclarant que « jamais, depuis les pires heures de la guerre froide, le spectre des armes nucléaires n’a été aussi menaçant ». Alors que la guerre en Ukraine continue, le recours à des menaces nucléaires par Moscou risque de persister, augmentant la pression sur les puissances occidentales pour maintenir leur soutien à Kiev sans franchir les lignes rouges posées par le Kremlin.