Poutine en Mongolie : le Kremlin reste serein face au mandat de la CPI
Le Kremlin a affirmé ne ressentir aucune inquiétude quant à une possible arrestation de Vladimir Poutine lors de sa prochaine visite en Mongolie, prévue pour début septembre. Ce déplacement marquera la première visite du président russe dans un pays reconnaissant la Cour pénale internationale (CPI) depuis l’émission d’un mandat d’arrêt contre lui l’année dernière. Ce mandat, émis par la CPI, accuse Poutine de crimes de guerre, notamment de la déportation illégale d’enfants ukrainiens vers la Russie, accusation que Moscou réfute fermement.
La Mongolie, qui a signé le traité de Rome en 2000 et l’a ratifié en 2002, est théoriquement tenue d’arrêter toute personne visée par un mandat de la CPI se trouvant sur son territoire. Pourtant, le Kremlin a minimisé ce risque, évoquant un « excellent dialogue » avec la Mongolie. Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a souligné que tous les aspects de la visite ont été soigneusement préparés, sans pour autant fournir plus de détails.
La visite en Mongolie s’inscrit dans le cadre des célébrations du 85e anniversaire de la victoire des armées soviétique et mongole contre le Japon lors de la bataille de Khalkhin Gol en 1939. Poutine répond à l’invitation de son homologue mongol, Ukhnaagiin Khürelsükh, au pouvoir depuis 2021. Cette visite intervient alors que Poutine a, depuis l’émission du mandat d’arrêt, évité de se rendre dans des pays qui reconnaissent la juridiction de la CPI, préférant des destinations comme la Chine, la Corée du Nord ou encore l’Azerbaïdjan.
L’Ukraine, de son côté, a appelé la Mongolie à respecter ses obligations en tant que membre de la CPI et à transférer Poutine à La Haye. Cependant, la Mongolie, enclavée entre la Russie et la Chine, deux puissances avec lesquelles elle entretient des relations stratégiques, semble peu susceptible de procéder à une telle arrestation.
Sur le plan international, cette visite revêt une importance symbolique, illustrant à la fois le défi que représente l’application des mandats de la CPI et la complexité des relations diplomatiques autour de la Russie. Bien que Poutine semble vouloir tester la détermination de la justice internationale, l’issue de cette visite reste incertaine, tout comme les conséquences potentielles sur la scène géopolitique.