Est-ce un présage ? Lors d’une séance de dédicaces à Palaiseau (Essonne) ce mercredi après-midi pour la promotion de son livre Le temps des combats (éd. Fayard), Nicolas Sarkozy a été interrogé sur l’avenir politique voire présidentiel de Gabriel Attal. En réponse à BFMTV, l’ancien président de la République, dont le déjeuner en septembre 2023 avec le ministre de l’Éducation nationale de l’époque a été confirmé, a jugé que tout chemin vers l’Élysée était “une longue aventure”.
Mais est-ce que l’homme de 34 ans, qui connaît un parcours fulgurant et sans faute jusqu’à présent, possède les qualités nécessaires pour assumer la fonction suprême ? “Bien sûr qu’il a des qualités”, a répondu l’ex chef de l’État. Quant à la comparaison entre le président omniprésent qu’il était entre 2007 et 2012 et le rôle de premier ministre hyperactif endossé par Gabriel Attal, Nicolas Sarkozy estime qu’il “n’y a pas de copie”. “Il est ce qu’il est, il fait de son mieux”, a jugé le dernier président élu de droite.
Il a également lancé une pique aux “journalistes” et aux “commentateurs” qui ont leurs “expressions”. “Les gens pensent jamais qu’on en fait trop, ils pensent toujours qu’on n’en fait pas assez. Quand on est premier ministre, il faut tout donner. Quand on est président, il faut tout donner. C’est ce qu’il fait, il essaye de faire au mieux”, a détaillé Nicolas Sarkozy. Cependant, il n’a pas l’intention de “distribuer des bons ou des mauvais points”.
Bien que la communication très ciblée et élaborée de Gabriel Attal ressemble fortement à celle déployée par Nicolas Sarkozy au début des années 2000 place Beauvau, l’ancien locataire de l’Élysée estime que le chef du gouvernement “n’a besoin d’imiter personne”. “Il se consacre à sa tâche avec passion”, a-t-il affirmé. Outre leur même terre d’élection, les Hauts-de-Seine, les deux hommes ont partagé plusieurs thématiques au fil des années, comme “la France qui travaille”, qui “se lève tôt”, et le respect de la laïcité.
Alors que Nicolas Sarkozy avait interdit la burqa dans l’espace public en 2010, Gabriel Attal avait également pris des mesures similaires concernant le port de l’abaya à l’école. Un langage franc similaire, une ambition commune, une même fougue qui avait conduit, il y a quelques semaines, un autre ancien président, François Hollande, à lancer la pique suivante : “Gabriel Attal, c’est le retour de Nicolas Sarkozy”.