Des analyses ADN récentes sur les moulages de victimes de l’éruption du Vésuve, réalisées par une équipe internationale de chercheurs, remettent en question certaines interprétations classiques sur les liens familiaux et les genres des individus ensevelis à Pompéi. Cette étude, publiée dans Current Biology et relayée par Le Point, s’appuie sur les fragments squelettiques de 14 moulages en cours de restauration. Parmi les révélations, un adulte portant un bracelet en or, longtemps pris pour une femme tenant son enfant, s’est avéré être un homme sans lien de parenté avec l’enfant. Un autre cas illustre la découverte de deux corps enlaçant autrefois interprétés comme des sœurs, mais dont l’ADN a prouvé qu’au moins l’un d’eux était un homme.
Ces résultats soulignent la complexité des liens familiaux et sociaux à Pompéi, une ville multiculturelle de l’Empire romain. L’analyse génétique indique que les individus étudiés étaient issus de populations diverses, notamment de l’est de la Méditerranée, illustrant le caractère cosmopolite de la cité antique, comme le souligne l’archéologue Steven Ellis de l’Université de Cincinnati dans un entretien avec Nature. Ces informations offrent un nouvel éclairage sur la composition sociale de Pompéi et rappellent la diversité culturelle des grandes villes romaines de l’époque.
Les chercheurs, comme l’explique l’archéogénéticienne Alissa Mittnik de l’Institut Max Planck, insistent sur la prudence nécessaire dans l’interprétation des données archéologiques fondées sur les postures des moulages et les artefacts retrouvés. En effet, ces représentations peuvent refléter des préjugés passés ou des visions idéalisées de la société romaine.