Après les propos controversés du député LFI Thomas Portes lors d’un rassemblement propalestinien, le silence du Parti socialiste (PS) et des Verts étonne.
Des propos polémiques
Thomas Portes a déclaré lors d’un rassemblement en soutien au peuple palestinien : « La délégation israélienne n’est pas la bienvenue. Les sportifs israéliens ne sont pas les bienvenus aux Jeux olympiques à Paris. » Ces propos, diffusés sur les réseaux sociaux, ont suscité de vives réactions.
Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a qualifié ces déclarations d’« irresponsables », estimant qu’elles mettent en danger les athlètes israéliens. Le ministre de l’Intérieur par intérim, Gérald Darmanin, y a vu des « relents d’antisémitisme ». Stéphane Séjourné, ministre démissionnaire des Affaires étrangères, a assuré que la délégation israélienne serait « la bienvenue » aux JO de Paris.
Soutien de La France insoumise
Thomas Portes, face au tollé, a précisé au Parisien que la France devait faire pression sur le CIO pour interdire le drapeau et l’hymne israéliens, comme cela a été fait pour la Russie. La France insoumise (LFI) a rapidement apporté son soutien au député. Aymeric Caron et Rima Hassan ont défendu Portes, dénonçant les critiques comme « indignes ».
Silence du PS et des Verts
Contrairement à LFI, le PS et les Verts ont gardé le silence. En début de soirée lundi, aucun communiqué officiel n’avait été publié par le PS. Quelques personnalités socialistes, comme Arnaud Simion et Carole Delga, ont condamné les propos de Portes. Stéphane Le Foll a demandé une clarification de la direction du PS sur l’alliance avec LFI.
Rachid Temal, sénateur socialiste, a expliqué ce silence en affirmant que le PS ne devait pas commenter chaque « délire » des députés LFI, mais a appelé à défendre l’esprit de paix et de fraternité des JO. Sandrine Rousseau, seule écologiste à s’exprimer, a évoqué une « position internationale » sur la présence israélienne.
Possible sanction
Plusieurs plaintes ont été déposées contre Thomas Portes, et une sanction de l’Assemblée nationale pourrait être envisagée. En février 2023, il avait déjà été sanctionné pour avoir publié une photo de lui avec le pied sur un ballon à l’effigie de l’ancien ministre Olivier Dussopt. Cependant, avec 12 députés du NFP sur 22 au bureau de l’Assemblée, une sanction semble peu probable.
L’incident met en lumière les tensions au sein de la gauche française, en particulier autour des alliances politiques et des positions sur des questions internationales sensibles.