Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé que plus d’un demi-million de personnes apatrides ont acquis une nationalité au cours des dix dernières années. Ce progrès s’inscrit dans le cadre de la campagne mondiale #Jexiste, lancée en 2014, qui vise à résoudre le problème des apatrides. Selon le rapport publié par le HCR à Genève, cette situation est qualifiée de « violation majeure des droits humains », privant les individus de leurs droits fondamentaux et les exposant à des abus, à la marginalisation économique et politique, ainsi qu’à l’impossibilité d’accéder aux services essentiels.
En 2023, le HCR a dénombré 4,4 millions de personnes apatrides, tout en soulignant que ce chiffre pourrait être bien plus élevé, car les données disponibles ne couvrent qu’environ la moitié des pays du monde. Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a salué les « progrès significatifs » réalisés grâce à la campagne, bien qu’il ait souligné que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour régler ce problème de manière définitive.
Des progrès notables dans plusieurs pays
Le rapport indique que 565.900 apatrides ont obtenu une nationalité au cours de la dernière décennie. Parmi les avancées notables, vingt pays ont amélioré les droits des apatrides, et treize ont adopté des lois pour empêcher la naissance d’enfants apatrides. Des progrès ont été réalisés dans des pays tels que le Turkménistan, le Portugal, le Rwanda, le Brésil et la Thaïlande. Le Kirghizistan, en particulier, a réussi à résoudre tous les cas connus d’apatrides sur son territoire.
L’actrice australienne Cate Blanchett, ambassadrice de bonne volonté du HCR, a salué ces avancées comme étant « remarquables ». Elle a appelé à poursuivre les efforts pour que « chaque personne vivant sans nationalité soit reconnue et non exclue ».
Un défi mondial persistant
Malgré ces progrès, le HCR rappelle que le problème de l’apatridie reste un défi de taille. Actuellement, 77 pays ont ratifié les conventions de l’ONU sur les apatrides, et 22 États ont mis en place des plans d’action pour y remédier. Ruven Menikdiwela, Haut Commissaire adjoint chargée de la protection, a souligné que de nombreuses personnes restent invisibles « sur le papier » en raison de discriminations ethniques, religieuses, ou sexuelles, ou en raison de failles dans les lois sur la nationalité.
Le HCR organisera une réunion de haut niveau à Genève pour discuter des solutions à apporter à ce problème. Une nouvelle « Alliance mondiale pour mettre fin à l’apatridie » sera également lancée, témoignant de la volonté de la communauté internationale de poursuivre les efforts pour garantir que personne ne soit laissé sans nationalité.
Cet engagement est crucial, car l’apatridie reste un fléau qui empêche des millions de personnes de bénéficier de leurs droits fondamentaux et de s’intégrer pleinement dans la société.