« Planète B » : Une dystopie avec Adèle Exarchopoulos

Entrevue 1

Le cinéma de science-fiction français s’enrichit d’un nouveau bijou avec Planète B, réalisé par Aude Léa Rapin. Ce thriller d’anticipation, porté par Adèle Exarchopoulos et Souheila Yacoub, nous plonge dans une France de 2039 où répression et surveillance règnent en maître. À travers une intrigue haletante et un message politique percutant, le film explore les dérives sécuritaires et technologiques tout en offrant un spectacle visuel ambitieux.

Un scénario ancré dans les peurs contemporaines

Dans Planète B, les activistes écologistes, qualifiés d’« éco-terroristes » par un État répressif, disparaissent mystérieusement après leur arrestation. Julia (Adèle Exarchopoulos), l’une d’entre eux, se réveille dans une prison virtuelle, un paradis illusoire conçu pour infliger des tortures psychologiques sous couvert d’un monde idyllique. Nour (Souheila Yacoub), une migrante irakienne, joue un rôle clé dans cette intrigue. Femme de ménage dans un complexe militaire, elle découvre les sombres secrets de l’État et tente d’aider Julia à s’échapper.

La réalisatrice mêle brillamment plusieurs influences, de Black Mirror à Les Fils de l’Homme, pour dresser un portrait glaçant d’une société où les technologies de réalité virtuelle servent à anéantir toute dissidence. À travers ce huis clos oppressant, Planète B interroge les limites de l’État de droit au nom de la sécurité et de l’ordre.

Une mise en scène immersive et des décors saisissants

Tourné en partie à Grenoble, le film utilise des lieux tels que la Bastille ou le centre de compostage de Murianette pour ancrer son univers dystopique. La ville, avec son architecture futuriste et ses montagnes environnantes, devient un personnage à part entière. Aude Léa Rapin transforme ces décors réels en paysages de science-fiction crédibles et oppressants.

Malgré un budget modeste, le film brille par sa capacité à capturer la tension et le malaise, grâce à une mise en scène soignée et une direction artistique inspirée. Les performances des actrices principales ajoutent une profondeur émotionnelle à cette critique des dérives technologiques et politiques.

Un message puissant et actuel

Si Planète B ne révolutionne pas le genre, il excelle dans son discours. Aude Léa Rapin s’attaque frontalement aux violences policières, à la surveillance généralisée et à la précarisation des exilés. En réunissant activistes écologiques et réfugiés dans une lutte commune, le film illustre les dangers d’un État autoritaire qui sacrifie les libertés individuelles au profit d’intérêts privés.

Avec son scénario haletant et son propos engagé, Planète B est une œuvre marquante qui rappelle l’importance de la vigilance face aux dérives de notre époque. À voir absolument pour les amateurs de science-fiction et les défenseurs des libertés.

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