Piratage des comptes Telegram de députés : une enquête ouverte par le parquet de Paris
La section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris a lancé une enquête suite à des signalements de piratage de comptes Telegram appartenant à plusieurs députés. L’Office anti-cybercriminalité (OFAC) a été saisi pour examiner cette affaire, qui soulève des questions sur la sécurité numérique au sein des institutions françaises.
Alerte des services de sécurité de l’Assemblée nationale
Mercredi dernier, les services de sécurité informatique de l’Assemblée nationale ont adressé un courriel aux députés pour les informer d’un risque de « compromission de comptes » sur la célèbre messagerie instantanée Telegram. Ce message les mettait en garde contre des liens frauduleux susceptibles de détourner leur compte après saisie de leur numéro de téléphone. Une fois piratés, ces comptes ont été utilisés pour diffuser du contenu malveillant.
Des journalistes politiques auraient ainsi reçu des messages étranges provenant des comptes compromis de certains élus, proposant par exemple des liens pour voir des « photos de votre professeur d’école primaire ».
Selon des informations rapportées par Politico, plusieurs députés ont effectivement été piégés par cette méthode. La députée RN Laure Lavalette a confirmé avoir été l’une des victimes de cette compromission. Les élus touchés ont été invités à changer immédiatement leur mot de passe et à activer l’authentification à deux facteurs pour sécuriser leurs comptes.
Pavel Durov et les évolutions de Telegram
Cette affaire intervient dans un contexte où Telegram est sous le feu des projecteurs. Pavel Durov, le fondateur de la messagerie, a été mis en examen à Paris en août dernier pour des infractions liées à la gestion de sa plateforme. Longtemps critiqué pour son refus de collaborer avec les autorités judiciaires, Durov a depuis amorcé une révision des règles de modération de Telegram. L’objectif affiché est de mieux coopérer avec les enquêtes en cours, notamment celles touchant à la cybercriminalité.
Face à cette menace, les élus sont appelés à adopter des pratiques renforcées en matière de cybersécurité. Cette attaque rappelle la nécessité pour les institutions de sensibiliser leurs membres aux risques numériques et de déployer des outils adaptés pour contrer les cyberattaques.
L’enquête en cours devra déterminer les responsables de cette compromission et les moyens employés pour cibler des personnalités publiques de manière aussi ciblée. Une affaire à suivre, tant pour ses implications politiques que pour ses répercussions sur la sécurité numérique nationale.