Incolore, inodore et extrêmement puissante : la substance surnommée « Pète ton crâne » (PTC) ou « Buddha blue » se propage dans les lycées et suscite une vive inquiétude. Vapotée à l’aide d’une cigarette électronique, elle contient des cannabinoïdes de synthèse pouvant provoquer des effets jusqu’à 200 fois plus forts que ceux du cannabis naturel.
L’un des aspects les plus préoccupants du PTC est sa disponibilité. Proposé en ligne et sur les réseaux sociaux, il se vend à partir d’une dizaine d’euros, sans aucun contrôle d’âge. Ce prix abordable, associé à l’absence de goût ou d’odeur, en facilite la diffusion, notamment chez les adolescents de 15 à 17 ans.
Des effets dévastateurs
Les effets du « Pète ton crâne » sont bien plus imprévisibles et dangereux que ceux du cannabis classique. Les témoignages décrivent des hallucinations, une anxiété extrême, des crises de panique, des vomissements, des comportements agités, voire violents. Des cas de convulsions, d’auto-agressivité ou même de paralysie ont été rapportés. Contrairement au cannabis naturel, cette drogue ne contient pas de cannabidiol (CBD), composant qui atténue normalement l’intensité des effets psychotropes. Le risque de surdose et de complications graves s’en trouve considérablement accru.
Alors que les centres antipoisons ne recensaient que quelques dizaines de cas par an en 2019, on approche désormais les 200 signalements annuels en 2024. Cette hausse rapide témoigne de la banalisation de la consommation chez les jeunes, en milieu scolaire notamment. De nombreux établissements ont déjà lancé des campagnes de sensibilisation et des séances de prévention afin d’alerter élèves, parents et personnel éducatif sur les dangers du PTC.
Prévention et vigilance
La difficulté de détecter cette drogue, indécelable par les tests de cannabis, complique la tâche des encadrants. Les professionnels de santé et les services de prévention insistent donc sur la nécessité de renforcer l’information auprès des adolescents, de former les personnels éducatifs, et de développer des actions centrées sur la résistance à la pression du groupe. L’objectif : empêcher que cette drogue, malgré sa facilité d’accès, ne s’enracine durablement dans le quotidien des jeunes et ne compromette leur santé mentale et physique.