La prestation d’Aya Nakamura lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris en juillet dernier continue de faire parler d’elle. Invitée à se produire sur le pont des Arts, devant l’Institut de France, la chanteuse a interprété plusieurs de ses tubes, mêlés à une reprise de Charles Aznavour. Une scène qui, selon Alain Finkielkraut, académicien et philosophe, était « consternante ». Lors de son passage au Club Le Figaro Idées, il a livré une critique cinglante de cette performance et du choix de l’artiste pour un événement aussi emblématique.
Le philosophe a exprimé son incompréhension face aux paroles d’Aya Nakamura, un sentiment qu’il estime partagé par de nombreux Français. « Ce qu’elle chante, on ne le comprend pas », a-t-il affirmé, pointant du doigt le langage argotique de ses chansons, qui échappe souvent aux normes traditionnelles de la langue française. Finkielkraut a souligné ce qu’il considère être « un rapport distendu » entre Nakamura et le français, ce qui, selon lui, n’en fait pas la candidate idéale pour incarner la culture française sur une scène internationale.
En choisissant de faire chanter la star du R&B devant l’Institut de France, l’organisation des JO a, selon lui, envoyé un signal paradoxal. « L’Institut, on est là pour défendre la langue française, et tout d’un coup, c’est Aya Nakamura qui reprend le flambeau ! », a-t-il critiqué, avant de préciser que ce symbole allait à l’encontre des valeurs défendues par l’Académie. Finkielkraut s’est dit déçu de voir une institution historique associée à une chanteuse qu’il juge éloignée de la langue de Molière.
Pour Finkielkraut, le choix de Nakamura semble refléter un certain glissement culturel qu’il perçoit comme symptomatique d’une époque. Avec ironie, il a d’ailleurs avoué sur le plateau de l’émission que les académiciens étaient parfois considérés comme « de vieux schnocks » ou des « boomers » lorsqu’ils tentent de défendre la langue contre de telles évolutions.
Cette critique a également suscité des réactions dans le milieu musical. Le capitaine Frédéric Foulquier, chef de la musique de la Garde républicaine, qui avait supervisé la performance d’Aya Nakamura, avait déjà expliqué que cette fusion entre la Garde républicaine et la chanteuse visait à célébrer une France moderne et diversifiée. « La langue française académique, c’est une chose, mais il y a aussi la langue de la rue. Pour nous, il n’y a pas de sous-culture », avait-il déclaré, rappelant que cette ouverture visait à montrer la souplesse de la culture française.