Pendant les JO, la « course à la lenteur » pour Matignon risque de durer, mais en sourdine

Entrevue 1

Alors que les Jeux olympiques de Paris approchent à grands pas, les négociations pour désigner un nouveau Premier ministre continuent, mais semblent ralentir. Pour le politologue Thomas Guénolé, la gauche « fait semblant de négocier » un poste de Premier ministre afin de maintenir l’illusion de revendiquer la victoire.

Trêve olympique ou politique ?

À l’approche de la cérémonie d’ouverture des JO, les quatre partis du Nouveau Front populaire (NFP) vont-ils suspendre leurs négociations intenses pour Matignon ? « On n’en sait rien », admet-on au service de presse du PS. Bien qu’aucune réunion officielle ne soit programmée cette semaine, des délégations continuent de discuter de manière « artisanale », selon le PCF. Un collaborateur parlementaire anonyme estime que les prochains jours seront plus calmes après la recherche frénétique du candidat parfait, qui a souvent tourné au ridicule.

Laurence Tubiana jette l’éponge

La valse des noms de candidates n’a pas aidé à stabiliser la situation. Lundi matin, Laurence Tubiana a renoncé à postuler, constatant que son nom rencontrait des oppositions, tout comme Huguette Bello auparavant. Le PCF a tenté de rester discret, pensant que la communication publique avant un accord était contre-productive. Cependant, cette discrétion n’a pas toujours été respectée, chaque jour apportant son lot de déclarations médiatiques des différentes figures du NFP.

Manque de patience et de discrétion

Fabrice Grosfilley, éditorialiste sur la chaîne bruxelloise Bxl1, compare cette situation avec les négociations en Belgique, où les politiques se taisent et font profil bas lorsque de véritables négociations commencent. En France, cependant, la patience et la discrétion semblent manquer.

Stratégies divergentes

Thomas Guénolé, politologue spécialiste de la gauche, explique que les camps Macron et Le Pen, représentant deux tiers de l’Assemblée nationale, ont déjà annoncé qu’ils censureraient tout gouvernement d’union de la gauche avec LFI. Selon lui, la gauche continue de faire semblant de négocier pour maintenir la revendication de la victoire. Pendant ce temps, Emmanuel Macron attend que le NFP échoue, espérant apparaître comme le sauveur en formant son gouvernement.

Une course à la lenteur

Cette situation est qualifiée par Guénolé de « course à la lenteur ». Les négociations du côté macroniste se déroulent plus discrètement, tandis que le NFP joue la montre en lançant des noms pour gagner du temps. Avec les JO monopolisant l’attention médiatique, la formation du nouveau gouvernement passera probablement au second plan. « Reste à savoir qui va gagner cette course de la lenteur », s’interroge Guénolé, ajoutant avec humour que si cette épreuve figurait aux JO, la France aurait certainement une médaille d’or assurée.

Hector M.

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