Paul Watson : une demande d’asile en France qui pose des questions de droit

20 octobre, 2024 / Entrevue

La situation du célèbre militant écologiste Paul Watson, fondateur de l’ONG Sea Shepherd, soulève des interrogations juridiques complexes en France. Incarcéré depuis trois mois au Groenland, Watson a récemment sollicité l’asile politique auprès de la France dans une lettre adressée au président Emmanuel Macron. Toutefois, cette requête rencontre des obstacles juridiques, comme l’a expliqué le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

« En principe, une demande d’asile ne peut être déposée que sur le sol du pays dans lequel cette demande est faite », a rappelé le ministre sur France Inter, soulignant qu’il est difficile de répondre à cette demande dans le cadre actuel. Malgré cela, il a assuré que le gouvernement suit la situation de près, jusqu’au plus haut sommet de l’État.

Cette affaire, qui oppose Watson au Japon, s’inscrit dans un contexte judiciaire tendu. Le militant, connu pour son engagement contre la chasse à la baleine, est sous le coup d’une demande d’extradition émise par Tokyo. Le Japon l’accuse d’avoir causé des dommages à un navire baleinier japonais lors d’une campagne de Sea Shepherd en 2010. Watson, quant à lui, affirme être persécuté pour des raisons politiques et non judiciaires.

Son avocat, Me Jean Tamalet, a réagi en saluant la sensibilité du gouvernement français à l’appel de Watson, tout en continuant à œuvrer pour éviter son extradition vers le Japon. Il espère que le Danemark renoncera à l’extradition et libérera immédiatement le militant écologiste.

Parallèlement, Watson bénéficie d’un soutien grandissant en France. Plusieurs personnalités politiques, ainsi que des élus locaux, ont exprimé leur solidarité. À Saint-Ouen, son portrait a été affiché en grand sur la façade de la mairie, et il sera fait citoyen d’honneur de la ville lors du prochain conseil municipal en novembre. La mairie de Paris a également annoncé une initiative similaire, témoignant de l’importance que de nombreux élus français accordent à la cause de Paul Watson.

Cette mobilisation autour du militant pose une question fondamentale : la protection des écologistes dans un contexte où leurs actions peuvent les exposer à des poursuites internationales.