Paul Watson : la justice groenlandaise se prononce à nouveau sur sa détention
Pour la cinquième fois depuis le mois d’août, la justice du Groenland se penchera ce mercredi sur la prolongation de la détention provisoire de l’écologiste Paul Watson. Âgé de 73 ans, l’Américano-Canadien a été arrêté en juillet dernier dans la capitale groenlandaise alors qu’il tentait d’intercepter un baleinier japonais avec son navire, le John Paul DeJoria. Ce militant de longue date est dans l’attente de la décision du gouvernement danois quant à une demande d’extradition formulée par le Japon.
Les faits reprochés par le Japon
La demande d’extradition japonaise remonte à un incident survenu en 2010 au cours d’une campagne de Sea Shepherd, l’ONG fondée par Watson pour protéger les océans. Le Japon l’accuse d’avoir blessé un marin japonais avec une « boule puante » contenant de l’acide butyrique et d’avoir endommagé le navire Shonan Maru 2. Ce mandat d’arrêt avait été émis dès 2012 via Interpol, mais c’est seulement maintenant que la justice japonaise réitère sa demande.
Le ministère de la Justice du Danemark a récemment reçu les avis de la police groenlandaise et du parquet général concernant cette demande d’extradition. Cependant, aucune date n’a été fixée pour l’annonce de sa décision. Selon Mariam Khalil, la procureure en charge du dossier, si le Danemark refuse l’extradition, Paul Watson pourrait être libéré immédiatement. Dans le cas contraire, ses avocats, dont Julie Stage, ont l’intention de faire appel pour empêcher son transfert au Japon, invoquant le risque de traitements inhumains en détention.
Des soutiens qui s’intensifient
Les défenseurs de Paul Watson dénoncent le prolongement de sa détention provisoire, qui approche bientôt les quatre mois, une durée qui correspondrait à une peine maximum en cas de condamnation pour un délit similaire au Groenland. La présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali, souligne un « sentiment croissant d’injustice ».
Son cas suscite également une mobilisation internationale. La primatologue britannique Jane Goodall a récemment demandé au président français d’accorder l’asile à Paul Watson, qui avait d’ailleurs demandé la nationalité française. L’activiste souhaite rentrer en France où il résidait depuis juillet 2023, entouré de sa famille.
Paul Watson, célèbre pour ses interventions spectaculaires, est devenu un symbole du militantisme environnemental contre la chasse commerciale à la baleine, encore pratiquée par le Japon, la Norvège et l’Islande. Le ministre japonais des Affaires étrangères, Takeshi Iwaya, a rappelé récemment que cette demande d’extradition n’était qu’une question « d’application de la loi ». Cependant, pour Watson et ses partisans, c’est une bataille de plus dans la lutte pour la défense des océans et contre la chasse à la baleine.
Alors que la décision danoise se fait attendre, l’avenir de l’activiste reste incertain.