François Bayrou, Premier ministre, a écarté ce mardi matin toute suspension de la réforme des retraites lors d’un petit-déjeuner stratégique à Matignon avec les chefs de file de sa coalition. Bien que le Parti socialiste, par la voix d’Olivier Faure, ait proposé un compromis en faveur d’un gel du texte, le gouvernement opte pour une autre voie : associer les partenaires sociaux pour travailler à des améliorations. François Bayrou devrait officialiser cette ligne cet après-midi, lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale.
Le scénario retenu prévoit une clause de revoyure dans les prochains mois, permettant aux syndicats et autres acteurs sociaux de faire des propositions avant l’échéance de septembre 2025, date à laquelle le relèvement progressif de l’âge légal à 64 ans doit débuter. Cette stratégie, qualifiée de « remise en chantier », vise à calmer les tensions sans céder aux appels à une suspension ou une abrogation. Plusieurs figures de la droite LR, dont Gérard Larcher et Laurent Wauquiez, avaient jugé irresponsable toute remise en cause de la réforme.
En agissant ainsi, le Premier ministre espère apaiser son bloc de soutien tout en préservant l’équilibre fragile de sa majorité face aux menaces de motions de censure. Reste à savoir si cette ouverture aux partenaires sociaux suffira à convaincre les oppositions, dont Olivier Faure, qui semble prêt à chercher un terrain d’entente.