La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a exprimé sa déception quant à la lenteur des progrès vers la parité hommes-femmes dans la composition de la nouvelle Commission européenne. Réélue en juillet dernier, elle avait demandé aux États membres de l’Union européenne de proposer chacun un homme et une femme pour les postes de commissaires, dans le but de constituer une équipe paritaire.
Cependant, seule la Bulgarie a respecté cette demande en soumettant les noms d’une femme et d’un homme. La plupart des autres pays ont ignoré cette consigne, ne proposant qu’un seul candidat, généralement masculin. À ce jour, seulement neuf femmes, y compris von der Leyen, sont pressenties pour intégrer la future Commission, ce qui représente une régression par rapport à l’équilibre atteint lors de son précédent mandat.
Face à cette situation, von der Leyen intensifie ses efforts pour convaincre les États membres de remplacer certains de leurs candidats masculins par des femmes. Elle exerce une pression particulière sur des pays comme la Slovénie et Malte pour qu’ils revoient leurs nominations. Mais ces démarches se heurtent à des résistances, les dirigeants nationaux préférant souvent privilégier des logiques politiques internes.
La présidente de la Commission est désormais confrontée à un défi de taille : éviter l’humiliation de présenter au Parlement européen une équipe déséquilibrée, alors même que l’UE se présente comme un champion de l’égalité des sexes. Si elle échoue à obtenir une représentation paritaire, von der Leyen pourrait être contrainte de justifier cet échec devant les eurodéputés lors des auditions prévues en octobre.
La formation de la nouvelle Commission, dont l’entrée en fonction est prévue pour le 1er novembre 2024, se dessine donc dans un climat tendu. Ursula von der Leyen, qui avait fait de l’égalité hommes-femmes une priorité, devra redoubler d’efforts pour atteindre cet objectif dans les semaines à venir.