Paris s’apprête à accueillir la 23e édition de Parcours des Mondes, le grand salon des arts non européens
La 23e édition du Parcours des Mondes, le plus grand salon international consacré aux arts d’Afrique, d’Océanie, d’Asie, des Amériques et d’archéologie, s’ouvre du 10 au 15 septembre 2024 à Paris, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Cet événement incontournable, créé en 2002, transforme chaque année les rues du 6e arrondissement en un musée à ciel ouvert, attirant collectionneurs, conservateurs de musées, amateurs d’art et professionnels du marché venus du monde entier.
Pour cette édition, une soixantaine de galeries spécialisées, venues de différents continents, se réunissent pour exposer des œuvres rares et précieuses, représentant les grandes civilisations extra-européennes. Parmi les galeries participantes, on retrouve des figures emblématiques du marché comme Frank Van Craen, la Galerie Grégory Chesne, Gauchet Asian Art, ainsi que des retours remarqués comme ceux de la Galerie Ondine et Arte y Ritual.
Les visiteurs auront la chance d’admirer des pièces exceptionnelles comme une sculpture uli de Nouvelle-Irlande, qui fut autrefois propriété du surréaliste André Breton, des figures votives mbembe-tigong du Cameroun, ou encore une divinité masculine shinto, datant du XVe siècle. Ce mélange d’œuvres anciennes et contemporaines crée un dialogue fascinant entre les cultures et les époques. Comme l’explique Marguerite de Sabran, spécialiste de ces arts, « l’historiographie des arts extra-occidentaux est encore à bâtir, mais Paris, avec ses galeries, le musée du Quai Branly et des événements comme le Parcours des Mondes, est au cœur de cette construction. »
Le Salon est également marqué par la mise en valeur des arts contemporains des pays d’origine, comme en témoigne la galerie qui expose les œuvres du jeune artiste sénégalais Fally Sène Sow, en dialogue avec des pièces anciennes aux teintes et matériaux similaires.
Marc Ladreit de Lacharrière, président d’honneur de cette édition, grand mécène et collectionneur, a souligné l’importance de cet événement pour la valorisation des arts dits premiers. « Ce salon permet à un public large de s’initier à des œuvres qui sont à la fois des créations esthétiques puissantes et des médiatrices spirituelles entre les hommes et les dieux », a-t-il expliqué, rappelant l’influence des arts africains et océaniens dans les mouvements artistiques majeurs du XXe siècle, comme le cubisme.
Le Parcours des Mondes est plus qu’un salon marchand : c’est une manifestation culturelle qui célèbre la richesse des patrimoines artistiques mondiaux. Avec ses expositions, conférences et rencontres, il continue de jouer un rôle clé dans la diffusion des arts extra-européens et de faire de Paris une plaque tournante de ce marché en pleine expansion.
Alice Leroy
