Le Conseil de Paris a voté, ce vendredi 11 octobre 2024, en faveur d’un hommage à l’acteur Alain Delon, décédé le 18 août dernier à l’âge de 88 ans. Une proposition visant à baptiser une voie ou un équipement de la capitale en son honneur a été approuvée, malgré l’opposition du groupe écologiste, mené par l’élue Raphaëlle Rémy-Leleu.
L’élue écologiste a exprimé son indignation face à cette initiative, rappelant les déclarations controversées de l’acteur. « Paris doit être une ville féministe, nous ne pouvons pas rendre hommage à une personne ayant tenu des propos racistes, sexistes et homophobes », a-t-elle déclaré. Elle a notamment évoqué des interviews d’Alain Delon, comme celle accordée au Figaro Magazine en 2013, dans laquelle il affirmait que « de plus en plus de femmes sont devenues des hommes, c’est le problème de l’acquisition des droits ». Elle a aussi mentionné d’autres déclarations controversées, dont une en 1977 où l’acteur se disait « fasciste, si vous voulez » lors d’un entretien avec L’Express.
Malgré ces prises de position, l’hémicycle parisien a majoritairement voté en faveur de l’hommage, grâce au soutien des élus de droite et du centre. Laurence Patrice, adjointe en charge de la mémoire à la mairie de Paris, a reconnu qu’Alain Delon pouvait être « un type parfois assez limite », mais a insisté sur le fait que l’acteur « est resté dans le cœur des Français », tout en rappelant que des hommages similaires avaient été rendus à Jean-Paul Belmondo, un ami proche de Delon.
Pour l’heure, aucun site précis n’a été désigné pour cet hommage, mais des discussions évoquent la possibilité d’installer une plaque commémorative sur l’ancien cinéma Le Normandie, situé sur les Champs-Élysées. Maud Gatel, élue MoDem, a soutenu cette idée en soulignant l’impact indéniable de l’acteur sur la culture française, malgré ses positions polémiques.
Ainsi, le Conseil de Paris se retrouve partagé entre la reconnaissance du parcours cinématographique d’Alain Delon et les accusations portées contre lui pour ses prises de position controversées, symbolisant un débat plus large sur la place à accorder aux figures publiques dans l’espace mémoriel parisien.