Les élections municipales de 2026 à Paris s’annoncent comme un moment décisif pour l’avenir de la capitale. Alors que l’ère Anne Hidalgo, marquée par un exode démographique et une explosion de la dette, touche à sa fin, la bataille pour la succession attise déjà les tensions. Rachida Dati, maire du 7e arrondissement et figure montante de la droite parisienne, cristallise les attaques de ses adversaires, notamment du socialiste Rémi Féraud, dont le propre bilan soulève bien des interrogations.
Féraud en croisade contre Dati, le projet en moins
Invité de la matinale de Public Sénat, Rémi Féraud, soutenu par Anne Hidalgo, s’est livré ce vendredi à une violente charge contre Rachida Dati. « Ce qui m’inquiète, c’est que quelqu’un comme Rachida Dati, mise en examen pour corruption, soit envisagée comme la candidate de la droite pour la mairie de Paris. Je pense qu’elle ne devrait pas l’être », a-t-il déclaré, en référence à l’affaire Carlos Ghosn, dans laquelle Dati est soupçonnée d’avoir perçu 900 000 euros sans contrepartie avérée.
Mais au-delà de ces attaques personnelles, Féraud peine à présenter une véritable alternative. Sa critique d’une prétendue « vision réactionnaire et rétrograde » de Dati masque mal le vide de son propre projet pour Paris. Fidèle lieutenant d’Hidalgo, il porte, tout comme elle, la responsabilité d’un bilan désastreux : une dette multipliée par deux, un exode massif des classes moyennes, et une attractivité économique en berne.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sous Hidalgo, Paris a perdu 138 000 habitants depuis 2014. Une taxe foncière en hausse de 50 % depuis 2022, des loyers exorbitants et une explosion des dépenses publiques ont poussé les classes moyennes à fuir la capitale pour s’installer en périphérie.
Quant à la dette de la ville, elle atteint aujourd’hui 10 milliards d’euros, contre 4 milliards en 2014. Les dépenses de fonctionnement ont bondi de 27 % en dix ans, tandis que l’épargne brute de la ville est désormais quasi inexistante. En clair, Paris est aujourd’hui incapable d’investir sans s’endetter davantage.
Dati, une adversaire redoutable avec un projet structurant
Face à ce naufrage, Rachida Dati incarne un véritable électrochoc. Décriée par ses adversaires, elle inquiète précisément parce qu’elle a un projet, une vision claire et structurante pour Paris. Ministre de la Culture et maire du 7e arrondissement, elle a su incarner une droite pragmatique, résolument tournée vers les Parisiens.
Un sondage récent place Dati en tête des intentions de vote avec 37 % dans l’hypothèse où elle rassemblerait autour d’elle la droite classique et le camp présidentiel. Un score qui pourrait encore s’améliorer si elle parvient à mobiliser les électeurs lassés des querelles stériles de la gauche parisienne.
Car, à gauche, le PS, les Verts et La France insoumise peinent à s’unir. Rémi Féraud, englué dans sa bataille interne contre Emmanuel Grégoire, ne parvient pas à rassembler autour de lui. Ses appels au rassemblement résonnent comme des vœux pieux, tandis que l’absence d’un véritable projet pour Paris le rend inaudible.
Une campagne qui s’électrise
La campagne s’annonce donc féroce. Rachida Dati, portée par son expérience ministérielle et son bilan local, a réussi à se positionner comme l’alternative crédible à des décennies de gestion socialiste. Mais ses adversaires, notamment Rémi Féraud, tentent de la discréditer en exploitant ses ennuis judiciaires.
Cette stratégie suffira-t-elle ? Rien n’est moins sûr. Dati apparaît de plus en plus comme la candidate du changement, celle qui pourrait redonner à Paris son dynamisme et son rayonnement. Ses détracteurs, eux, semblent incapables de répondre sur le fond.
En 2026, les Parisiens devront faire un choix : continuer sur la voie d’une gauche divisée et affaiblie par son propre bilan, ou tenter un nouveau pari avec une droite rassemblée et unifiée derrière Rachida Dati. À ce jour, la dynamique est clairement en faveur de la maire du 7e arrondissement.
Quoi qu’il arrive, une chose est sûre : Paris ne pourra plus se permettre cinq années supplémentaires de stagnation et de divisions. Le sursaut est nécessaire, et Dati, malgré les polémiques, semble être à ce jour la seule à le porter.