Paris 2026 : Emmanuel Grégoire veut rassembler la gauche, mais exclut LFI
Le socialiste Emmanuel Grégoire, député de Paris et ancien premier adjoint d’Anne Hidalgo, a officiellement lancé sa campagne pour les municipales de 2026, affirmant sa volonté de rassembler la gauche sans La France Insoumise. « Oui, je les exclus d’office », a-t-il déclaré ce mardi, marquant une ligne de fracture claire avec le parti de Jean-Luc Mélenchon.
Un candidat qui prend ses distances avec Anne Hidalgo
Mardi soir, Emmanuel Grégoire a réuni quelque 200 militants dans un restaurant de l’Est parisien pour présenter son projet intitulé « Paris en grand ». Cette annonce coïncide avec celle d’Anne Hidalgo, qui a confirmé qu’elle ne briguerait pas un troisième mandat. Bien qu’il ait travaillé six ans en tant que premier adjoint de la maire sortante, Emmanuel Grégoire se démarque désormais de celle qui a adoubé le sénateur Rémi Féraud comme son successeur.
« Pendant longtemps, nos différences étaient un atout dans le duo que nous formions. Mais elles ont fini par créer des divergences », a expliqué Grégoire. S’il affirme assumer pleinement le bilan de la maire, il ambitionne une méthode plus apaisée et plus attentive aux besoins quotidiens des Parisiens.
Le député de 46 ans, qui s’est déjà distingué en battant l’ex-ministre macroniste Clément Beaune lors des dernières législatives, veut réconcilier les Parisiens avec une gestion plus inclusive et pragmatique. Sa vision pour Paris repose sur un rassemblement dès le premier tour entre socialistes, écologistes et communistes, tout en excluant catégoriquement La France Insoumise de cette coalition.
« J’ai eu l’immense honneur de travailler avec Anne Hidalgo », a-t-il souligné, tout en pointant les points où il compte « faire mieux » pour répondre aux attentes des habitants.
Soutiens et rivalités internes au PS
Avec déjà 450 soutiens parmi les 3 000 militants socialistes parisiens, Emmanuel Grégoire s’impose comme un candidat sérieux. Il peut notamment compter sur le soutien de la députée Céline Hervieu et de l’eurodéputée Emma Rafowicz, élue dans le XIe arrondissement. Cependant, il devra affronter Rémi Féraud, président du groupe de la majorité municipale au Conseil de Paris, dans une primaire interne. « Chacun fera valoir sa vision, et ce sont les militants qui choisiront. Je vais me battre pour les convaincre », a-t-il déclaré.
Le lancement de cette campagne marque une nouvelle étape dans la préparation des municipales à Paris. Tandis que certains socialistes souhaitent prolonger l’héritage d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire cherche à insuffler un vent de renouveau tout en maintenant Paris à gauche. Reste à voir si sa stratégie d’ouverture — mais sans LFI — séduira les militants et électeurs parisiens.
