Le gouvernement panaméen a exprimé son inquiétude face aux déclarations récentes de Donald Trump concernant le canal de Panama. Lors de son discours d’investiture, le président américain a réitéré sa menace de reprendre le contrôle de cette voie navigable stratégique, cédée par les États-Unis au Panama en 1999.
Le président panaméen Jose Raul Mulino a adressé une lettre au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, exprimant ses préoccupations et sollicitant l’intervention du Conseil de sécurité des Nations unies, dont le Panama est membre depuis le début de l’année. Les propos de Trump, qualifiés de « préoccupants », mettent en péril la souveraineté du Panama sur le canal.
Trump a critiqué l’accord de transfert du canal, affirmant que les navires américains étaient surtaxés et accusant la Chine d’en tirer avantage. Le président a insinué une possible reprise de contrôle, sans exclure l’option militaire. Ces déclarations ont suscité une réaction ferme de la part de Mulino, qui a affirmé que le canal « appartient et continuera d’appartenir au Panama ».
L’administration du canal est assurée par l’Autorité du Canal de Panama, une entité autonome panaméenne, bien que des ports aux extrémités du canal soient exploités par une entreprise chinoise, Hutchison Ports. Le gouvernement panaméen a déjà lancé un audit pour vérifier le respect des accords de concession, soulignant la nécessité de contrôler les revenus et contributions de cette entreprise.
Malgré les tensions, des analystes comme Rebecca Bill Chavez du think tank Interamerican Dialogue, estiment que la Chine ne contrôle ni n’exploite directement le canal, et que le Panama a maintenu la neutralité de cette infrastructure clé. Cependant, les investissements chinois croissants au Panama depuis 2017 sont perçus avec scepticisme par Washington, qui y voit une menace potentielle.
En réponse aux accusations de Trump, des experts locaux soulignent que la réduction des relations avec la Chine ne serait pas dans l’intérêt du Panama, qui bénéficie économiquement de ses échanges avec les deux grandes puissances.