Pacte de non-censure : Olivier Faure dénonce le « flou » et la dérive du gouvernement Bayrou

Entrevue 1

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a exprimé ce mardi sa profonde désillusion après l’annonce de la composition du gouvernement dirigé par François Bayrou. Selon lui, le Premier ministre n’a respecté aucune des conditions nécessaires pour établir un pacte de non-censure avec le PS. Ce dernier n’exclut désormais plus de voter la censure lors de la déclaration de politique générale prévue le 14 janvier.

Intervenant sur RMC-BFMTV, Olivier Faure a dénoncé l’échec total des discussions menées avec François Bayrou. Parmi les conditions qu’il avait posées : la fin de toute dépendance à l’extrême droite, l’abandon des passages en force via le 49.3, et un changement de cap politique. « Je n’ai rien vu de tout cela. Finalement, à quoi ont servi ces heures de discussion ? », s’est-il interrogé avec amertume.

Pour le responsable socialiste, ce pacte de non-censure « n’a jamais existé et n’existera pas ». Il reproche au Premier ministre centriste de s’être éloigné des principes du front républicain, préférant une ligne plus proche des idées portées par l’extrême droite.

Une politique floue et inquiétante

Olivier Faure a également pointé le manque de clarté des priorités du gouvernement. « Que va-t-il faire sur la fiscalité ? Quelle part de l’effort demandera-t-il aux grandes fortunes ? À quelle sauce vont être mangés les Français ? », a-t-il questionné. Il a critiqué François Bayrou pour son absence de positionnement centriste, l’accusant d’avoir adopté des idées proches du Rassemblement national, notamment sur la question migratoire.

L’annonce de François Bayrou selon laquelle il n’y aurait pas de grande loi sur l’immigration, mais une stricte application des mesures existantes, a particulièrement agacé le chef du PS. « Réveillons-nous ! Depuis quand s’inspire-t-on de l’extrême droite pour définir les politiques migratoires ? », s’est-il indigné.

Un échec pour la gauche républicaine

La stratégie du PS, qui avait maintenu l’option du compromis jusqu’au bout, contraste avec la position plus tranchée des écologistes et des Insoumis. Cette déception renforce les tensions internes à gauche. « François Bayrou commet la même erreur que Michel Barnier. Plutôt que de s’appuyer sur la gauche et les forces républicaines, il choisit de s’inspirer de l’extrême droite », a déclaré Olivier Faure.

L’ancien directeur de la Caisse des dépôts, Éric Lombard, présenté par Bayrou comme une figure de gauche à la tête d’un « grand Bercy », n’a pas suffi à rassurer le premier secrétaire. « Est-ce que cela signifie qu’il aura les mains libres ? J’espère qu’il pèsera, mais le doute subsiste », a-t-il commenté.

À quelques semaines de la déclaration de politique générale du Premier ministre, Olivier Faure a laissé planer le doute sur un éventuel vote de censure. « À ce stade, je ne vois aucune raison d’accorder la moindre confiance à ce gouvernement », a-t-il affirmé. La déception est palpable, et le Parti socialiste semble se diriger vers une opposition plus ferme. Avec cette prise de position, Olivier Faure réaffirme les valeurs du PS tout en envoyant un message clair à François Bayrou : sans respect des principes républicains, aucun compromis ne sera possible.

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