Alors que le XIXe Sommet de la Francophonie se déroule à Paris, l’ONG Oxfam critique sévèrement la politique française d’aide au développement. En dépit des besoins urgents de millions de francophones, notamment en Afrique, la France réduit son soutien financier. L’ONG pointe des coupes budgétaires, jugées incohérentes avec les engagements pris par le gouvernement.
Un sommet sous le signe de l’urgence humanitaire
La tenue du sommet de la Francophonie, qui réunit une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement, contraste avec la baisse de l’aide publique au développement (APD) française. Cette aide, destinée aux pays les plus pauvres, a reculé en 2023 à 15,4 milliards d’euros, soit 0,5% du Revenu national brut (RNB), selon les données de l’OCDE. Une baisse qui intervient alors que 70 millions de francophones sont en situation d’urgence humanitaire, notamment au Sénégal, au Burkina Faso, au Mali et en République démocratique du Congo. Oxfam souligne que la France n’a fourni que 1,7% des financements nécessaires à ces crises en 2023.
L’engagement de la France mis en doute
Malgré la loi adoptée en août 2021, qui engage la France à consacrer 0,7% de son RNB à l’aide au développement à partir de 2025, les dernières coupes budgétaires viennent assombrir cette promesse. Pour tenter de réduire son déficit public, qui devrait dépasser 6% du PIB en 2024, le gouvernement a déjà annoncé une baisse d’1,3 milliard d’euros de l’APD dans le cadre du projet de loi de finances 2025.
Alan Anic, chargé de campagne chez Oxfam, n’a pas mâché ses mots : « Emmanuel Macron réalise l’un de ses plus beaux ‘en même temps’ en réunissant ses homologues à Paris tout en réduisant les financements essentiels à leur développement. » L’ONG dénonce une situation où les slogans du sommet, tels que « créer, innover et entreprendre », masquent des réalités plus sombres : « inégalités, pauvreté et injustices » qui touchent particulièrement les populations francophones vulnérables.