Un discours fleuve. Un marathon. Appelez-le comme vous voulez. Le sénateur américain démocrate Cory Booker a pris la parole pendant plus de 25 heures ! Battant ce mardi 1er avril un record. Celui de la plus longue prise de parole au Sénat américain.
Cory Booker en avait des choses à dire. Sur Donald Trump. Encore sur Donald Trump. Et encore sur Donald Trump. Il a respecté les règles de la chambre haute, qui permet les discours sans pause, ni possibilité de s’asseoir. Il a eu juste le droit de reprendre son souffle ! Pendant les questions qui lui sont adressées, par exemple.
Le précédent record était de 24h18, établi en 1957 par Strom Thurmond, un sénateur de Caroline du Sud pro-ségrégation, opposé à une loi historique sur les droits civiques.
Depuis lundi soir, Cory Booker a enchaîné les arguments et allégations contre Donald Trump : politique internationale, enjeux sociaux, écologie, tout y passe. Il juge sa politique « inconstitutionnelle ».
« En seulement 71 jours, le Président des Etats-Unis a infligé tant de dégâts à la sécurité et à la stabilité financière des Américains, aux fondements mêmes de notre démocratie », dit-il en substance.
Cet ancien joueur de football américain estime « ne pas vivre une période ordinaire aux Etats-Unis ». Pendant plus d’une journée derrière son micro, il est passé par tous les sentiments, toutes les émotions. L’estomac vide. « Je me lève avec l’intention de perturber les activités normales du Sénat des Etats-Unis aussi longtemps que j’en serai physiquement capable. Je me lève ce soir parce que je crois sincèrement que notre pays est en crise », a-t-il commencé.
Poursuivant : « Ce n’est pas une question de gauche ou de droite. C’est une question de bien ou de mal« . Un vibrant appel aux Américains pour manifester et contrecarrer les plans de l’administration Trump : « Si vous aimez votre prochain, si vous aimez ce pays, montrez votre amour. Empêchez-les de faire ce qu’ils tentent de faire ».
Cory Booker a quitté son pupitre, la voix chevrotante, vidé de son énergie, sous une ovation.
L’artiste Jon Bon Jovi l’a félicité via ses réseaux sociaux : « Making History« , « il entre dans l’Histoire« …