Le procès en appel du plus islamologue francophone Tariq Ramadan s’est ouvert ce lundi en Suisse, marquant une nouvelle étape dans une affaire judiciaire qui a captivé l’attention internationale. Accusé de viol et de contrainte sexuelle, Ramadan avait été acquitté en première instance en mai 2023, faute de preuves suffisantes.
L’arrivée de M. Ramadan au tribunal suisse, entouré de ses avocats, s’est déroulée sous le regard des médias, bien que l’accusé n’ait fait aucun commentaire. Le procès, qui se tient devant la chambre pénale d’appel et de révision du canton de Genève, est prévu pour durer trois jours, mais le jugement ne sera pas rendu immédiatement.
La plaignante, connue sous le pseudonyme « Brigitte » pour préserver son anonymat, était également présente. Son avocat, Robert Assaël, a souligné la détermination de sa cliente malgré la difficulté de revivre les événements de 2008.
Contrairement au premier procès, aucune barrière ne séparait les deux parties. Ce nouveau procès intervient alors que Ramadan attend également une décision en appel de la justice française, prévue pour le 27 juin, concernant des accusations de viol portées par quatre femmes.
En mai 2023, Tariq Ramadan avait été acquitté par le tribunal correctionnel de Genève. Le jugement avait conclu à un manque de preuves, soulignant des témoignages contradictoires et des messages d’amour envoyés par la plaignante après les faits. Le tribunal avait également décidé d’indemniser Ramadan pour ses frais d’avocats, mais avait rejeté sa demande de compensation pour tort moral.
La plaignante accuse Ramadan de l’avoir violée et brutalement agressée dans une chambre d’hôtel à Genève en 2008, plainte déposée dix ans après les faits. Bien que les deux parties aient reconnu avoir passé la nuit ensemble, Ramadan a nié tout acte sexuel, affirmant avoir mis rapidement fin à un échange de baisers.
Les juges de première instance avaient noté l’absence de preuves matérielles corroborant le récit de la plaignante, telles que des traces de sperme ou des enregistrements de vidéosurveillance. De plus, les témoignages des psychiatres consultés par « Brigitte » se révélaient contradictoires, et les messages échangés après l’incident n’appuyaient pas ses accusations de violence.
L’affaire Tariq Ramadan continue d’être scrutée de près, tant pour les enjeux juridiques qu’elle soulève que pour les répercussions sur la carrière et la réputation de l’islamologue. La parole est désormais aux juges de deuxième instance pour statuer sur ce dossier complexe et hautement médiatisé.