Ouest-France, premier média français d’envergure, met fin à ses publications sur X (anciennement Twitter), rejoignant une tendance internationale qui voit les grands médias quitter la plateforme.
Après avoir réduit progressivement son activité sur X depuis janvier dernier, le quotidien régional Ouest-France a annoncé qu’il suspendait totalement ses publications sur le réseau social dirigé par Elon Musk. Cette décision intervient dans un contexte de critiques croissantes à l’égard de la plateforme, accusée de laisser proliférer désinformation et harcèlement en ligne.
« Cet outil, qui aurait pu être fabuleux pour la démocratie, est devenu une zone où le droit n’est pas appliqué », a déclaré Xavier-François Lefranc, président du directoire de Ouest-France.
Une rupture avec les valeurs du média breton
Fondé sur des principes de démocratie humaniste, Ouest-France estime que la philosophie actuelle de X est incompatible avec ses valeurs. L’inaction face à la désinformation et l’affaiblissement des outils de régulation et de modération, notamment sous la direction d’Elon Musk, sont au cœur des critiques.
Depuis qu’Elon Musk a repris le contrôle de la plateforme il y a deux ans, de nombreuses controverses ont marqué sa gestion : modifications des certifications (les pastilles bleues), assouplissement des règles de blocage et manque de réponse face au cyberharcèlement. Ces évolutions ont progressivement vidé X de sa crédibilité en tant qu’espace de débat public.
Ouest-France n’est pas le premier média à tourner le dos à X. Le quotidien britannique The Guardian a pris la même décision le 13 novembre dernier, dénonçant un environnement qu’il qualifie de « toxique » et accusant Elon Musk d’utiliser la plateforme pour influencer le discours politique. Peu après, le journal espagnol La Vanguardia a également quitté X, qualifiant le réseau de « réseau de désinformation » dans un éditorial cinglant.
Une activité déjà réduite depuis des mois
Présent sur X depuis 2009 et suivi par plus de 688 000 abonnés, Ouest-France avait déjà ralenti son utilisation de la plateforme au début de l’année, passant de 200 tweets par jour à une vingtaine par semaine. Désormais, les comptes officiels resteront silencieux, bien que les journalistes du groupe puissent continuer à utiliser X à titre individuel.
Cette décision illustre une prise de position forte en faveur d’un environnement médiatique respectueux des valeurs démocratiques et d’un débat apaisé. Alors que la régulation des réseaux sociaux devient un enjeu majeur, la sortie de Ouest-France de X pourrait encourager d’autres médias français à suivre son exemple.
Et maintenant ?
Le journal n’exclut pas de revenir sur la plateforme si des garanties solides sont mises en place pour lutter contre la désinformation et assurer la sécurité des utilisateurs. En attendant, il réaffirme son engagement envers ses lecteurs à travers des canaux jugés plus en phase avec ses principes.
