La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, n’a pas mâché ses mots ce samedi 12 octobre. Malgré son appartenance au même camp politique que le Premier ministre Michel Barnier, elle a vivement critiqué l’augmentation des budgets du Parlement et de l’Élysée, annoncée dans le projet de loi des finances 2025. Cette hausse budgétaire contraste fortement avec les coupes drastiques imposées dans d’autres secteurs, et notamment dans les dotations allouées aux régions, aux départements et aux communes.
« Où est passée la République exemplaire ? » s’interroge Valérie Pécresse sur le réseau social X (anciennement Twitter). Elle dénonce l’augmentation de 1,7 % du budget de l’Élysée et de 2,5 % pour le Parlement, alors que les régions subiront une réduction de 5 % de leurs dotations. Cette incohérence semble d’autant plus flagrante dans un contexte où le gouvernement prône l’austérité et prévoit de réaliser 60 milliards d’euros d’économies, dont 40 milliards par des réductions de dépenses publiques.
Le projet de budget, présenté jeudi par Michel Barnier, inclut des coupes dans de nombreux secteurs, notamment dans l’Éducation nationale, où 2 201 postes seront supprimés. Des réductions toucheront également les aides à l’apprentissage et les allègements de cotisations pour les entreprises. Pourtant, le train de vie de l’Élysée et du Parlement échappe à ces restrictions, ce qui suscite l’indignation de plusieurs personnalités politiques, dont Valérie Pécresse.
François Ruffin, député de la Somme, a également critiqué cette augmentation, notamment celle de l’Élysée, dénonçant un contraste saisissant avec les réductions budgétaires dans des secteurs clés comme l’éducation et la santé. René Pilato, député insoumis de Charente, y voit quant à lui une preuve de « mépris et d’arrogance » de la part du gouvernement.
Alors que le déficit public continue de s’aggraver, le gouvernement s’efforce de justifier ces augmentations. Selon Brigitte Klinkert, députée macroniste du Haut-Rhin, cette hausse est destinée à compenser l’inflation, une explication qui peine toutefois à convaincre dans un climat de rigueur budgétaire généralisée.
Valérie Pécresse, fidèle à son style direct, a fait de cette incohérence un point central de son discours, rappelant que l’État et les pouvoirs publics devraient donner l’exemple en temps de crise économique.