Ce mardi 3 décembre, le Premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, était l’invité de l’émission Face-à-Face sur BFMTV et RMC. Il a vivement critiqué l’attitude du Premier ministre Michel Barnier, accusé de privilégier le dialogue avec Marine Le Pen, tout en ignorant les propositions des partis de gauche.
« Nous avons cherché pendant deux mois à négocier avec le Premier ministre, à lui proposer des alternatives, à démontrer qu’un autre chemin était possible », a-t-il expliqué. « Mais Michel Barnier n’a tendu la main qu’à Marine Le Pen, la seule avec laquelle il a engagé un dialogue, au point de l’assumer publiquement hier », a dénoncé Olivier Faure.
Le recours au 49.3 pour faire passer le budget de la Sécurité sociale, lundi, a également suscité de vives critiques. Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a qualifié cette décision de « déshonneur ». « Michel Barnier aura la censure et le déshonneur. Il doit comprendre qu’il est encore temps de revenir du bon côté de l’histoire », a-t-elle déclaré ce matin sur Franceinfo.
Un gouvernement technique ou de gauche ?
Interrogé sur la gestion de la crise politique actuelle, Olivier Faure a rappelé qu’il ne réclamait pas la démission d’Emmanuel Macron, estimant qu’elle ne résoudrait pas les tensions. « C’est une illusion que nous ne pouvons pas entretenir. Je veux qu’on puisse garantir une certaine stabilité aux Français », a-t-il affirmé. Selon lui, une dissolution de l’Assemblée nationale avant juillet est improbable, et un gouvernement technique ne serait pas une solution viable.
Toutefois, le Premier secrétaire du PS a exhorté Emmanuel Macron à nommer une personnalité de gauche à Matignon. « Cela permettrait de construire un véritable dialogue et de répondre aux attentes d’une partie des Français », a-t-il plaidé.
Pour Olivier Faure, les choix actuels de Michel Barnier risquent d’isoler davantage le gouvernement et de creuser les fractures au sein de la société. La main tendue au Rassemblement national est, selon lui, un signal inquiétant sur la ligne politique adoptée par l’exécutif.