Le chancelier allemand Olaf Scholz, fragilisé sur la scène nationale, a remporté un répit important dimanche 22 septembre 2024, grâce à la victoire de son parti social-démocrate (SPD) lors d’une élection régionale clé dans le Brandebourg. Le SPD a obtenu entre 31 et 32 % des voix, surpassant de peu l’extrême droite représentée par l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), créditée de 29 à 30 %, selon des estimations des chaînes de télévision publiques ARD et ZDF.
Bien que l’AfD, parti d’extrême droite connu pour ses positions antimigrants et prorusses, ait réalisé une percée significative dans cette région de l’est du pays, où elle avait déjà enregistré 23,5 % des voix lors des élections de 2019, ses résultats sont en deçà des attentes. Le mouvement, qui avait été donné en tête dans les sondages précédant le scrutin, espérait surpasser le SPD.
Ce résultat constitue cependant un succès inespéré pour le SPD, qui n’a cessé de reculer lors des récentes élections. Cette victoire est largement attribuée à la popularité du dirigeant régional Dietmar Woidke, en poste depuis 2013, plutôt qu’au chancelier Scholz lui-même. Woidke avait averti qu’il se retirerait en cas de défaite, transformant cette élection en un référendum sur sa personnalité et une opposition à l’extrême droite.
Pour Scholz, cette victoire régionale représente une bouffée d’oxygène alors qu’il est confronté à une impopularité croissante à l’échelle nationale, à un an des élections législatives. Sa coalition tripartite avec les écologistes et les libéraux du FDP est également fragilisée par des différends internes. Les conservateurs de la CDU, dirigés par Friedrich Merz, se positionnent déjà comme les favoris pour les prochaines élections fédérales.
L’AfD, parti d’extrême droite, continue de profiter du mécontentement croissant dans les régions de l’ex-RDA, où les inégalités persistent depuis la réunification. L’immigration, au centre des préoccupations des électeurs du Brandebourg, a joué un rôle majeur dans cette élection, notamment en raison de récents incidents violents liés à des attaques islamistes présumées.
En parallèle, un nouveau parti populiste, BSW, fondé par Sahra Wagenknecht, ancienne figure de la gauche radicale, a réalisé une percée avec environ 12 % des voix. Ce mouvement, également très critique à l’égard de l’immigration, pourrait s’avérer être un acteur décisif dans la configuration politique future du Brandebourg.
Malgré cette victoire de justesse, le SPD espère pouvoir continuer à gouverner la région en formant une coalition avec les conservateurs et, si possible, les écologistes. Ces derniers pourraient toutefois ne pas atteindre le seuil nécessaire pour entrer au Parlement régional.