Paul Schrader revient avec Oh, Canada, une adaptation du roman testamentaire de Russel Banks, dans lequel il retrouve Richard Gere, qu’il avait dirigé dans American Gigolo il y a quarante-cinq ans. Ce drame intimiste suit Leonard Fife, un documentariste canadien interprété par Gere, condamné par le cancer et cloué dans un fauteuil roulant. Alors qu’il accorde une dernière interview à l’un de ses anciens élèves, Fife s’empare de l’entretien pour raconter sa version de son histoire, plongeant dans ses regrets, ses échecs personnels, et ses motivations politiques, notamment son exil au Canada après son refus de participer à la guerre du Vietnam.
Le film, qui se déroule principalement dans la maison de Fife à Montréal, adopte une structure narrative fragmentée, reflétant la confusion et les souvenirs éclatés du protagoniste. Entre confessions douloureuses et éclairs de lucidité, le récit déconstruit le mythe d’un intellectuel engagé, révélant un homme vulnérable en quête de rédemption. Richard Gere livre une prestation poignante, accompagné d’Uma Thurman, qui incarne avec finesse Emma, l’épouse aimante et pilier dans ces derniers instants. Michael Imperioli joue quant à lui l’élève chargé de recueillir les confessions du cinéaste.
Dans Oh, Canada, Paul Schrader combine drame humain et réflexion politique, s’appuyant sur un style dépouillé et une narration introspective. Le film, qui sera en salle le 18 décembre, explore avec sobriété des thèmes universels tels que la mémoire, le remords, et le désenchantement face à une société marquée par l’individualisme. Un portrait complexe d’un homme dont les combats publics et les échecs personnels se rejoignent dans un ultime face-à-face avec lui-même.