Depuis le 10 décembre 2024, plus de 300 mineurs isolés, soutenus par le Collectif des Jeunes de Belleville, occupent la salle de spectacle de la Gaîté Lyrique, dans le 3ᵉ arrondissement de Paris. Alors que la situation perdure depuis plus d’un mois, la direction de l’établissement tire la sonnette d’alarme, demandant une intervention rapide des autorités compétentes pour mettre ces jeunes à l’abri.
Une occupation subie mais une revendication jugée légitime
Dans un communiqué officiel, la direction de la Gaîté Lyrique exprime son désarroi face à cette occupation, qualifiée de « subie et soudaine », tout en soulignant la légitimité de la demande du collectif : « Obtenir un toit pour ces personnes, en plein hiver, est une revendication humaine essentielle. » Cependant, les conditions sanitaires se dégradent de jour en jour, accentuant les défis logistiques et humains pour les équipes de la salle.
Le collectif regroupe des jeunes, principalement originaires d’Afrique subsaharienne, qui ont été déboutés de leur demande de reconnaissance de minorité. Dormant à même le sol, ces mineurs occupent les salles de concert et d’exposition du lieu culturel emblématique.
Des conséquences financières et organisationnelles graves
L’occupation a entraîné la fermeture complète du bâtiment, forçant l’annulation ou le déplacement des événements prévus jusqu’au 24 janvier 2025. Selon David Robert, porte-parole de l’institution, le manque à gagner atteint déjà plusieurs centaines de milliers d’euros, menaçant gravement la viabilité économique de la salle. « Le bâtiment reste fermé jusqu’à nouvel ordre, et nous faisons face à des pertes financières importantes », précise le communiqué.
Subventionnée à hauteur de 30 % par la Ville de Paris, la Gaîté Lyrique, qui emploie 60 salariés, pourrait être confrontée à des difficultés financières critiques si la situation se prolonge. Sa directrice, Juliette Donadieu, a averti dès décembre que le lieu pourrait se diriger vers un dépôt de bilan.
Un appel à l’intervention des autorités
Face à l’urgence, la direction réitère son appel aux autorités locales et nationales pour trouver une solution de logement respectant la dignité humaine de ces jeunes. « Bien que cette occupation soit subie, il est impensable de rejeter à la rue ces personnes en plein hiver », insiste le communiqué.
Jusqu’à présent, ni l’État ni la Ville de Paris n’ont proposé de réponse concrète à cette crise. Alors que l’hiver s’installe, la situation appelle une action rapide pour éviter une détérioration supplémentaire des conditions sanitaires et humaines au sein de ce lieu emblématique.