Emmanuel Macron relance le débat sur la défense européenne. En déplacement au Portugal, le président français a déclaré être « disponible pour que cette discussion s’ouvre » au sujet d’une dissuasion nucléaire élargie à l’échelle du continent. Une déclaration qui fait écho aux inquiétudes croissantes en Allemagne face à un possible désengagement des États-Unis sous Donald Trump.
Lors d’un entretien aux chaînes portugaises RTP1 et RTP3, Emmanuel Macron a évoqué la nécessité d’un débat stratégique sur l’avenir de la sécurité européenne. « Si les collègues veulent avancer vers une plus grande autonomie et des capacités de dissuasion, alors nous devrons ouvrir cette discussion », a-t-il affirmé, tout en soulignant le caractère « sensible et confidentiel » du sujet.
Cette prise de position intervient après l’appel du futur chancelier allemand, Friedrich Merz, qui plaide pour une protection nucléaire européenne face à l’incertitude pesant sur l’OTAN. Le leader de la CDU souhaite engager un dialogue avec Londres et Paris sur une possible extension du « parapluie nucléaire » français et britannique à l’ensemble du continent.
Macron a rappelé la spécificité française en matière de dissuasion nucléaire : « La France a pleine autonomie en la matière, c’est-à-dire que nous ne dépendons de personne pour produire, déployer et utiliser nos capacités nucléaires ». Il a aussi souligné la dépendance plus forte du Royaume-Uni vis-à-vis des États-Unis dans ce domaine.
Si la doctrine française de dissuasion repose sur une certaine « ambiguïté » pour maximiser son efficacité, l’idée d’un partage stratégique avec d’autres pays européens pourrait marquer une rupture historique.