NRJ condamné pour harcèlement moral : le cri d’alerte de l’équipe de Manu Levy

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Coup de tonnerre dans le monde des médias. Manu Levy, animateur emblématique de la matinale 6-10 sur NRJ, a été condamné pour harcèlement moral à l’égard de plusieurs anciens collaborateurs. Ce verdict, prononcé ce vendredi 15 novembre par le conseil de prud’hommes, inflige une lourde sanction à NRJ, qui devra verser plus de 310 000 euros aux plaignants.

Un environnement de travail toxique dénoncé

Trois anciens collègues – Isabelle Giami, Valentin Chevalier et Aude Fraineau – ont vu leur combat judiciaire aboutir. Ils reprochaient à Manu Levy un comportement tyrannique et une pression constante qui auraient altéré leur santé mentale et professionnelle. Le tribunal a reconnu le harcèlement moral et a jugé la radio coupable de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour protéger ses salariés.

Parmi les décisions du tribunal : la requalification des contrats de deux plaignants en CDI, l’annulation de la rupture conventionnelle de l’une des salariées, et l’octroi d’indemnités pour préjudice moral ainsi que pour des heures supplémentaires non rémunérées. « C’est une victoire nette et sévère », a salué leur avocat, Me Pierre Vignal. Selon lui, « tous ont vu leur santé atteinte et ont subi un préjudice de carrière considérable ».

L’affaire avait éclaté en avril dernier après une enquête publiée dans Libération, révélant un « double visage » de l’animateur : chaleureux à l’antenne, mais despotique en coulisses. Isabelle Giami décrivait une ambiance délétère, faite de « dénigrement quotidien, insidieux comme une petite goutte de poison ».

Jo Mordon, ancien community manager de l’émission, avait également témoigné sur TikTok : « Je partais travailler avec des Dolipranes dans la poche tellement j’avais mal au ventre. » Il décrivait des collègues en pleurs, des cris incessants et une pression intenable. Aujourd’hui, il appelle à un changement de culture : « En 2024, ne pourrait-on pas donner le micro à des personnes qui divertissent sans briser leurs équipes ? »

La défense de Manu Levy et NRJ

Manu Levy, de son côté, conteste fermement les accusations. « En 13 saisons, je n’ai jamais eu connaissance de réclamations me concernant », a-t-il déclaré, rappelant que certains plaignants étaient restés plusieurs années dans son équipe. Il dénonce un tableau « caricatural et mensonger ».

NRJ a également exprimé des réserves sur le jugement. Dans un communiqué, la station a déclaré « prendre acte des décisions », tout en annonçant envisager un appel. Elle a critiqué la validité des accusations, qui s’appuieraient sur une enquête interne réalisée en 2023.

L’affaire ne s’arrête pas là. Deux enquêtes supplémentaires seraient en cours, selon Me Vignal : l’une pour agression sexuelle impliquant un collaborateur de Manu Levy, et l’autre pour subornation de témoins visant NRJ. Ces nouvelles investigations pourraient encore ternir davantage l’image de la station, déjà fragilisée par une précédente affaire concernant l’animateur Cauet.

Pour l’heure, cette décision marque une étape décisive dans la dénonciation des abus en milieu professionnel, mettant en lumière les conséquences d’un environnement de travail toxique dans le secteur médiatique.

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