Dans une interview accordée au Parisien, Othman Nasrou, secrétaire d’État chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations, a présenté la volonté du gouvernement de réformer en profondeur les conditions d’intégration des étrangers en France. Selon lui, l’intégration actuelle des étrangers en situation régulière « ne fonctionne plus correctement ». C’est pourquoi il veut instaurer une nouvelle approche, exigeant une véritable maîtrise du français et une adhésion claire aux valeurs républicaines.
Nasrou prône une « obligation de résultat » dans l’apprentissage de la langue française, passant d’une simple obligation de suivre des cours à une exigence de réussite à un examen. Le niveau requis dépendra du type de titre de séjour demandé : A2 pour un titre pluriannuel et B1 pour une carte de résident, des niveaux correspondant aux standards des langues vivantes enseignées dans les collèges français. Il insiste également sur l’importance de l’assimilation aux valeurs de la République, incluant la laïcité et l’égalité entre les sexes.
Une intégration sur le long terme
Pour garantir une intégration réussie, Nasrou souhaite que le « contrat d’intégration républicaine », actuellement limité à un an, soit prolongé à deux ou trois ans, permettant ainsi une meilleure évaluation de l’intégration effective des étrangers. Il juge cette période trop courte pour garantir une « assimilation » à la communauté nationale. Il appelle également à harmoniser les exigences de maîtrise du français et de l’adhésion aux valeurs républicaines pour tous les types de demandeurs de séjour, qu’il s’agisse d’immigration de travail, de regroupement familial ou de demandes d’asile.
Parmi les nouveautés envisagées, un examen portant sur les valeurs républicaines serait mis en place, avec des questions sur l’histoire de France, la laïcité et l’égalité entre les sexes. Nasrou défend une vision plus large de l’intégration, qui ne se limite pas à l’emploi et au logement, mais qui repose aussi sur une communauté de valeurs partagées.
Le secrétaire d’État s’est exprimé en faveur d’une approche plus rigoureuse, revendiquant même le terme « assimilation », souvent controversé, mais qui figure dans le Code civil. Pour lui, faire nation signifie avant tout partager un socle commun de principes et de références culturelles, et il souhaite que ce processus d’assimilation soit renforcé.
Cette nouvelle vision, plus exigeante, pourrait entrer en vigueur dès le 1er juillet 2025 à titre expérimental, avant une généralisation en 2026.