Nouvelle crise budgétaire aux États-Unis : la menace d’un « shutdown » à deux mois des élections

Entrevue 1

La possibilité d’un « shutdown » américain réapparaît, menaçant de perturber le pays à seulement deux mois des élections presidentielle. Un vote prévu ce mercredi au Congrès a été reporté, le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, n’ayant pas réussi à obtenir une majorité suffisante au sein de son propre parti républicain, divisé sur la question du budget.

Johnson, confronté à une fronde d’élus républicains réclamant une plus grande rigueur fiscale, a annoncé que les discussions se poursuivraient tout au long du week-end. Il tente de prolonger le budget gouvernemental pour six mois, mais cette initiative est rejetée par une dizaine de membres de son parti, rendant impossible l’adoption du texte sans l’appui des démocrates. Si le budget 2025 n’est pas voté avant la fin de l’exercice fiscal, le 30 septembre, le gouvernement fédéral pourrait entrer en « shutdown », mettant des millions de fonctionnaires au chômage technique, suspendant des aides sociales et perturbant le trafic aérien.

Sous pression de Donald Trump, un autre texte législatif a été ajouté au budget. Ce texte exigerait que les électeurs fédéraux prouvent leur citoyenneté lors de leur inscription sur les listes électorales. Trump a menacé de provoquer un « shutdown » s’il n’était pas inclus, malgré l’opposition de l’administration Biden, qui rappelle que le vote des non-citoyens est déjà illégal.

Avec une marge étroite au sein de la Chambre, les républicains ne peuvent se permettre de perdre plus de quatre votes pour faire passer une loi sans le soutien des démocrates. De plus, à deux mois des élections qui renouvelleront l’ensemble de la Chambre des représentants, de nombreux républicains sont préoccupés par l’impopularité d’un « shutdown » et ses conséquences sur leurs chances de réélection.

Les démocrates, majoritaires au Sénat, menacent de poser un ultimatum : soit les républicains acceptent de prolonger la date limite de financement jusqu’à la fin de l’année, soit un « shutdown » sera déclenché. Mike Johnson, pour sa part, admet ne pas avoir de plan B en cas d’échec des négociations, alors que lui-même se prépare pour sa réélection en novembre.

Thumbnail