Nouvelle-Calédonie : Manuel Valls critique la gestion de la crise et appelle à un dialogue inclusif

Entrevue 1

L’ancien Premier ministre, Manuel Valls, critique ouvertement la gestion de la crise en Nouvelle-Calédonie par le président Emmanuel Macron, soulignant ce qu’il décrit comme un « gâchis humain, économique et politique ». À la veille de la visite de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du président du Sénat, Gérard Larcher, dans l’archipel, Valls appelle à une révision de la stratégie française pour cette région.

Appel à un dialogue élargi pour la Nouvelle-Calédonie

Dans une interview accordée au Parisien, Manuel Valls a déclaré qu’il espérait que la visite de Braun-Pivet et Larcher pourrait marquer le début d’un dialogue véritablement inclusif pour repenser l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. « La sécurité et la reconstruction économique sont les priorités absolues », affirme-t-il, en soulignant que des efforts doivent être faits pour rétablir l’ordre après une vague de violences. L’ancien Premier ministre plaide pour une gestion centralisée de la crise à Matignon, comme cela avait été le cas dans le passé. Il prône également une « discussion intense » avec tous les représentants politiques, les maires, les jeunes, et les acteurs économiques et sociaux afin d’apaiser les tensions et de restaurer la confiance.

Valls déplore les lourdes conséquences de la crise actuelle, qui a fait treize morts et des centaines de blessés. En plus des vies humaines, le bilan économique est accablant : les pertes s’élèvent à 2,2 milliards d’euros, et 29 000 personnes se retrouvent sans emploi tandis que des centaines d’entreprises ont fait faillite. Il accuse Emmanuel Macron d’avoir imposé une réforme constitutionnelle sans tenir compte des répercussions locales, entraînant un blocage et une fracture sociale sur l’archipel. « La France a vu son image se dégrader dans la région », affirme Valls, ajoutant qu’il faudra « du temps et beaucoup d’humilité » pour reconstruire.

Un appel à la reprise du dialogue et au rejet de la partition

Alors qu’il n’a pas été consulté sur cette crise, Valls regrette le choix du président de gouverner sans écoute, estimant qu’il aurait été crucial de maintenir le dialogue. Il appelle à éviter la voie de la partition, qui entraînerait une division de l’île entre zones indépendantistes et zones loyalistes. « Si la priorité doit être donnée à l’ordre et au redressement économique, il faudra aussi trouver des solutions pour rétablir un destin commun où Kanaks et Européens peuvent coexister en harmonie », conclut-il.

Ainsi, pour Manuel Valls, la Nouvelle-Calédonie a besoin d’un dialogue inclusif, d’un retour à la paix civile, et d’un engagement concret de l’État afin de restaurer la confiance et d’assurer un avenir stable et prospère pour l’archipel.

Thumbnail