Nouvelle-Calédonie : Les indépendantistes exigent l’abandon définitif de la réforme électorale

Les tensions persistent en Nouvelle-Calédonie alors que les indépendantistes appellent le président Emmanuel Macron à abandonner de manière définitive la réforme constitutionnelle controversée. L’Union calédonienne (UC), principal parti indépendantiste, a exprimé mercredi sa demande pour un rejet clair et total de la réforme visant à élargir le corps électoral provincial, une initiative qui avait enflammé l’archipel en mai dernier. Lors de leur comité directeur tenu à Voh le 17 août, les dirigeants de l’UC ont souligné que la suspension annoncée par Macron lors de sa visite à Nouméa ne suffisait pas à apaiser les tensions.

Ce projet de réforme électorale, accusé de marginaliser les Kanaks, avait déclenché une vague de protestations qui avaient dégénéré en émeutes à partir du 13 mai. Face à la montée de la violence, Emmanuel Macron avait décidé de mettre temporairement le projet en pause à la fin du mois de mai. Pourtant, cette décision est jugée insuffisante par les indépendantistes, qui réclament un abandon total du texte alors que la situation reste instable trois mois après les premières manifestations.

En plus de cette demande, l’Union calédonienne appelle à la création d’une mission de médiation nationale et internationale, neutre et impartiale, pour gérer la crise en cours dans l’archipel. Gilbert Tyuienon, premier vice-président de l’UC, a également insisté sur la nécessité d’une réponse politique de l’État concernant les militants indépendantistes emprisonnés en métropole. Parmi eux, Christian Tein, leader de la CCAT, est détenu à Mulhouse depuis juin et se considère comme un « prisonnier politique ». L’UC réaffirme sa responsabilité dans les actions pacifiques de la CCAT, accusant l’État d’être à l’origine des débordements violents.

Alice Leroy