Nouvelle-Calédonie : deux nouveaux décès dans une opération des forces de l’ordre, 13 morts depuis le début des violences

19 septembre, 2024 / Entrevue

Deux hommes de la tribu kanak de Saint-Louis, au sud de Nouméa, ont été tués par balle dans la nuit de mercredi à jeudi lors d’une opération menée par le GIGN. Ces décès portent à 13 le nombre total de morts depuis le début des violences en mai, liées à la mobilisation indépendantiste contre la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie.

Selon le procureur de la République de Nouméa, Yves Dupas, les deux victimes, âgées de 29 et 30 ans, étaient recherchées depuis juillet pour leur implication présumée dans des tirs contre les forces de l’ordre. Ces derniers auraient riposté après avoir été menacés par un groupe armé.

Cette intervention s’inscrit dans une série d’opérations visant des membres de la tribu de Saint-Louis, bastion indépendantiste, également suspectés d’avoir orchestré une série de car-jackings armés et d’être à l’origine de violences récurrentes contre les autorités. Le leader de ces exactions, Rock Victorin Wamytan, alias « Banane », avait été tué en juillet lors d’un échange de tirs avec les forces de l’ordre.

Jeudi matin, après l’annonce de ces deux décès, des habitants de Saint-Louis ont exprimé leur colère lors d’un rassemblement tendu avec les gendarmes, avant que la situation ne s’apaise. Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a dénoncé dans un communiqué un « jeudi noir » et accusé l’État français de « génocide » contre la minorité autochtone.

Depuis le début de ces affrontements en mai, treize personnes ont perdu la vie, dont deux gendarmes, et les dégâts matériels sont estimés à plus de 2,2 milliards d’euros. Si la tension a diminué depuis mi-juillet, la route principale menant au sud de la Grande Terre reste fermée pour des raisons de sécurité. Les habitants de Saint-Louis n’ont d’autre choix que de parcourir ces six kilomètres à pied et de montrer une pièce d’identité pour accéder à la zone.

Le couvre-feu instauré depuis les émeutes reste en vigueur de 22h00 à 05h00, mais sera renforcé à partir du 21 septembre, avec une extension de 18h00 à 06h00 jusqu’au 24 septembre, jour symbolique marquant la prise de possession de l’archipel par la France en 1853.