Nouveau scandale de corruption en Ukraine : un vice-ministre de l’énergie arrêté

12 août, 2024 / Entrevue

Le gouvernement ukrainien fait face à un nouveau scandale de corruption après l’arrestation d’Oleksandre Kheïlo, vice-ministre de l’Énergie, pour avoir reçu un pot-de-vin de 500 000 dollars. Cette arrestation, survenue lundi à Kiev, met une fois de plus en lumière les défis persistants auxquels l’Ukraine est confrontée dans sa lutte contre la corruption, un enjeu crucial pour son intégration à l’Union européenne.

Selon les services de sécurité ukrainiens (SBU), Kheïlo a été pris en flagrant délit alors qu’il acceptait un pot-de-vin de la part de dirigeants d’entreprises minières de l’ouest du pays. Ces derniers cherchaient à obtenir le transfert de matériel destiné aux mines situées près de la ligne de front à l’Est. Outre Kheïlo, trois autres complices présumés ont également été arrêtés. Les accusés risquent jusqu’à 12 ans de prison, assortis de la confiscation de leurs biens.

À la suite de cette arrestation, le gouvernement ukrainien a promptement limogé Kheïlo de ses fonctions, bien qu’aucun commentaire n’ait été fait concernant les accusations. Cet incident est le dernier en date d’une série de scandales de corruption qui secouent le pays depuis le début de l’invasion russe en février 2022. Parmi ces affaires, plusieurs ont impliqué des hauts responsables au sein des ministères de la Défense et de l’Agriculture.

Le président Volodymyr Zelensky a fait de la lutte contre la corruption une priorité, conscient que la transparence et l’intégrité du gouvernement sont des conditions essentielles pour l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Toutefois, malgré ces efforts, la corruption reste un problème endémique en Ukraine, héritage des décennies post-soviétiques, et représente un obstacle majeur pour le pays sur la scène internationale.

Cette nouvelle arrestation marque la troisième affaire de corruption majeure dévoilée cette année en Ukraine. En mai, le président de la Cour suprême a été incarcéré dans le cadre d’une affaire de corruption impliquant 2,7 millions de dollars. En janvier, une autre affaire touchant aux approvisionnements de l’armée avait conduit à une série de démissions dans les hautes sphères de l’État.

Alors que l’Ukraine continue de se battre sur le front militaire, elle mène également une guerre tout aussi cruciale contre la corruption, déterminée à prouver sa capacité à réformer ses institutions pour répondre aux normes européennes.