À moins de trois mois de la réouverture tant attendue, la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ravagée par un incendie en avril 2019, est presque terminée. Avec une date de réouverture prévue pour le 7 décembre 2024, ce chantier d’envergure arrive à son terme après cinq ans de travaux intensifs. Dotée d’un budget total avoisinant les 700 millions d’euros, cette reconstruction est un véritable défi, tant pour les artisans que pour les architectes mobilisés.
Dès le lendemain du sinistre, l’objectif audacieux d’une reconstruction en cinq ans avait été fixé par le président Emmanuel Macron. Ce pari semble sur le point d’être tenu. Actuellement, l’édifice est encore enserré d’impressionnants échafaudages, mais les dernières étapes de la restauration avancent bien. Le chantier a d’abord été centré sur la sécurisation du bâtiment, suivie par la consolidation des murs et le déblaiement des débris. Ce travail a permis de débuter en 2021 la reconstruction proprement dite, principalement la charpente, détruite par les flammes.
Les charpentes ont été installées plus tôt cette année, et la restauration du toit est en grande partie achevée pour la nef et le chœur. La flèche emblématique, conçue à l’origine par Viollet-le-Duc, est en cours de reconstruction, et les cloches de la tour nord, qui avaient été temporairement retirées pour être nettoyées, seront réinstallées d’ici la fin du mois de septembre. À l’intérieur de la cathédrale, les sols sont presque terminés, et un nouveau système de sécurité anti-incendie, intégrant un mécanisme de brumisation innovant, est sur le point d’être finalisé.
L’accent est également mis sur l’accueil futur du public. Avant l’incendie, Notre-Dame attirait environ 12 millions de visiteurs par an. Les prévisions tablent désormais sur une affluence pouvant atteindre 15 millions de visiteurs annuels, soit davantage que le Louvre. Pour faire face à cette demande, une nouvelle signalétique et un système de réservation en ligne sont en cours d’élaboration. À l’intérieur, la cathédrale bénéficiera d’un mobilier liturgique entièrement renouvelé, fabriqué en bronze dans des ateliers spécialisés. En outre, des chaises en chêne massif et des tenues liturgiques, dessinées par Jean-Charles de Castelbajac, complètent cette rénovation d’envergure.
Une autre question, plus controversée, reste en suspens : celle de l’installation de vitraux contemporains dans six chapelles du côté sud de la nef. Proposée par Emmanuel Macron en 2022, cette idée a suscité des débats au sein de la Commission nationale du patrimoine, qui s’est prononcée contre le projet. Néanmoins, huit équipes d’artistes et d’artisans continuent de travailler sur ce concept, avec parmi eux Daniel Buren.
Enfin, les préparatifs pour l’inauguration sont déjà en cours. Une liste d’invités prestigieux est en cours de finalisation pour cette cérémonie, qui sera suivie de messes en hommage aux efforts colossaux déployés pour restaurer cette cathédrale emblématique.
Alice Leroy